|
Communauté chrétienne
Saint-Albert-Le-Grand à Montréal |
|
La rentrée 2004
Communauté Chrétienne St-Albert-le-Grand
Étapes
La Rentrée à St-Albert
L'imprévisible météo estivale a chamboulé nos
fêtes, arrosé nos rencontres champêtres, surpris nos vacances
et illuminé certains moments précieux. Bien qu'un peu abasourdis
par tant de versatilité, cela ne nous a pas empêchés
de prendre une grande respiration d'air neuf, de faire des provisions d'émerveillement
et de poursuivre notre naissance à nous-mêmes et aux autres.
Et nous voilà aujourd'hui réunis par ce même désir
d'être, ensemble pour célébrer. Qu'avons-nous à célébrer?
Les bontés et les défis que l'été nous a amenés!
Les liens renoués ou ceux qui peuvent se tisser au fil des jours avec
les personnes qui fréquentent cette communauté! Cette convergence
partagée vers le Christ qui nous apporte joie, force et réconfort!
Un peu de tout cela peut-être!
Et c'est dans cette église que nous avons choisi de venir, dans cette
communauté chrétienne St-Albert, un peu originale, parfois
déroutante, qui requestionne la tradition pour mieux en dégager
le sens premier, qui ose des façons nouvelles pour dire sa foi, qui
veille à la beauté de ses liturgies, qui tente humblement de
composer avec la diversité de ses membres. Une communauté chrétienne
où l'on vient pour soi mais aussi pour les autres avec notre chaleur,
notre disponibilité, nos compétences; où l'on peut oser
revendiquer une place si on en a le goût. Une entreprise humaine quoi,
mais mue par une conviction profonde que l'ouverture, la liberté et
l'intelligence peuvent servir le propos de l'Évangile.
Aujourd'hui ce sont les Retrouvailles, les premières,
car chacun des dimanches en apportera une nouvelle! Cette assemblée
que. nous formons n'est pas une paroisse parce qu'elle ne relève pas
d'un territoire donné, elle forme une communauté qui pérégrine
sans cesse, donc qui a besoin sans cesse de se reconnaître. Bienvenue à chacun
et à chacune, que vous soyez un habitué ou de passage, votre
présence nous est chère, votre prière et votre foi nous
sont nécessaires.
Maintenant, si nous chantions Celui qui nous rassemble!
Clotilde Pouliot, présidente
CÉLÉBRER LES RETROUVAILLES
Le temps de la rentrée est devenu, dans notre société,
une sorte de rite de passage. On souligne la fin d’une saison, propice
au soleil et aux vents des rencontres et des souvenirs, en même temps
qu’on veut marquer un recommencement. On a le sentiment que la vie,
avec ses engagements au quotidien, reprend, comme si elle avait fait escale
pendant les mois d’été.
Fin août. Plus tôt qu’à l’habitude,
la Communauté chrétienne
célèbre ses retrouvailles. Comme si on avait hâte de
reprendre les activités, de nous retrouver, enrichis par les moments
heureux et peut-être hélas! moins heureux que nous avons
pu vivre pendant l’été. C’est un peu comme une
famille élargie où parents et amis se reconnaissent dans un
même désir de partage, dans un même esprit, pour continuer
la recherche de la vie et de l’esprit de l’Évangile.
À la source de nos rassemblements du dimanche, il
y a un grand désir :
retrouver le sens de notre quête de fraternité, de notre recherche,
dans l’espace de foi ouvert par Jésus. C’est le dimanche
que la communauté chrétienne, toujours dispersée dans
le quotidien de nos vies, prend conscience de son existence. Au fond, c’est à chaque
dimanche que la communauté se refonde, à même la dynamique
de notre quête de foi et d’espérance en Jésus.
Nos assemblées liturgiques sont des moments de gratuité que
nous nous offrons les uns aux autres. J’irais jusqu’à dire,
c’est du « temps perdu » , comme le sont
parfois les grands moments de notre vie. Temps perdu, mais temps si nécessaire
pour préserver la qualité de nos vies, pour nous soutenir les
uns les autres en gardant active et vivante la mémoire de cet
homme Jésus qui a tant parlé de nous. Il nous a révélé, à travers
ce qu’il a vécu et à travers ce que nous sommes, quelque
chose de Dieu qu’il a appelé si affectueusement son Père
et que nous avons fini par appeler : notre Père.
Chaque fois que nous nous rassemblons, nous participons,
en quelque sorte, à la refondation de la communauté chrétienne
Saint-Albert-le-Grand. Il n’y a jamais rien d’acquis, comme dans
la vie, comme dans la foi. Nous sommes, chacune et chacun, responsables de
la qualité de nos assemblées et de notre communauté chrétienne.
C'est toujours un énorme défi. N'en vaut-il pas la peine?
LA FOI DE MA MÈRE, LA RELIGION DE MON PÈRE
Benoît Lacroix a hérité de « la
foi de sa mère » et... de « la religion de son
père »*.
Ce qui ne l'a pas empêché de lire minutieusement la Bible et
de fréquenter, longuement, les théologiens, les philosophes
et les historiens. Il a enluminé tous ces acquis de la lecture des
poètes et du questionnement assidu de nombreuses générations
d'étudiants!
Professeur émérite, et néanmoins conteur
naturel, liturgiste audacieux et créateur, ce dominicain a tous les
talents. Éditorialiste
des grands jours, la direction du Devoir l'invite, depuis des lunes, à commenter
les mystères chrétiens, à Noël et à Pâques.
Cela tient à la sagesse pastorale de ce frère prêcheur
qui a compris avant tout le monde les subtilités de l'inculturation
de la foi. D'année en année, à mesure que les Églises
se vidaient et que les Québécois devenaient plus instruits,
coïncidence et non fatalité, le message de Benoît Lacroix
se transformait très subtilement. Son sujet était toujours
le lien entre la fête religieuse et la vie des lecteurs mais le chemin
emprunté pour l'établir était en constante évolution.
Comme la vie des lecteurs et autres humanoïdes! Un poète
indien, ou un philosophe grec pouvait se retrouver en compagnie d'un romancier
anglais ou chinois. Les scribes les plus divers étaient cités
plus souvent que la Bible. Mais, quelque part, au bon endroit, on était
mis en présence d'une phrase du Nazaréen Jésus, que
les chrétiens appellent le Messie ou le Rédempteur, selon les
saisons de l'année liturgique. L'éditorialiste des grands jours
a profité de chaque occasion pour voir la présence de Dieu,
dans la nature et dans les textes des grands esprits.
Benoît Lacroix est aussi le curé d'une véritable « paroisse ».
Il y marie ses élèves de récente date et y baptise leurs
enfants. Il préside aussi aux funérailles des plus anciens élèves.
Et il participe, pour le bonheur de ses membres, à l'équipe
des célébrants de la Communauté chrétienne Saint-Albert-le-Grand.
Il est aussi souvent le pasteur des grands malades et des jeunes désespérés.
C'est un si bon vivant que personne ne veut le laisser
partir! Et que, là-haut,
on est disposé à l'attendre!
Toute la Communauté chrétienne Saint-Albert lui souhaite un
joyeux anniversaire et se souhaite de le garder encore longtemps parmi nous.
Jean-Paul Lefebvre
Qu’est-ce que la foi?
La première chose que j’ai vue dans le dictionnaire
est : Organe
situé dans la partie supérieure droite de l’abdomen. C’est
alors que je me suis rappelé que je cherchais sur la foi et
non le foie. J’ai donc remonté dans l’ordre
alphabétique et j’ai lu : l’assurance donnée
d’être fidèle à sa parole! J’ai ensuite
essayé une comparaison entre ma foi, celle de Jésus et celle
de Moïse. Mais celle que j’ai retenue est la comparaison entre
ma foi et celle de la communauté.
Avant ma préparation, quand les autres se saluaient,
moi je restais poli. Quand les autres écoutaient l’homélie,
moi je pensais aux choses que j’aurais à faire en rentrant.
Pendant que les autres chantaient, je murmurais n’importe quoi. Et
quand les autres communiaient, je mangeais un bout de pain. Tout ça
a évolué lors
de ma préparation. Je me suis mis à parler, à retenir
des choses, et comprendre les chants et à donner un sens à ce
pain et à ce vin. Aujourd’hui, au moment où je vous parle,
je confirme toutes les étapes que j’ai franchies et les marches
que j’ai gravies. Pourtant, ma foi est encore loin d’être
complète et gratuite, mais je dirais que grâce à Hélène,
je suis à moins d’années-lumière de la sainteté.
Pendant nos rencontres, nous avons vu plusieurs choses intéressantes.
Hélène nous a donné un cours fascinant sur ce qu’est
un sacrement, un rite.
Charles Miquelon
PRIÈRE D'UNE NON-CONTEMPLATIVE
Jamais, au grand jamais, il me viendrait à l'esprit
de nie définir
comme une « femme d'oraison »! Au cours de mes journées
super-occupées, j'avoue ne m'être jamais retirée
dans ma chambre
- ainsi que le préconisait pourtant le grand Pascal
- pour méditer et prier. Pourtant, la prière demeure au
cœur de ma vie, elle en est le carburant spirituel sans lequel mon
existence, pleine à rebords, serait privée de son sens.
Dans mon cas, c'est beaucoup moins moi qui vais à la
prière
que la prière qui vient à moi spontanément et, en quelque
sorte, me saisit. Quand saint Jean fait dire au Christ : « Ce
n'est pas vous qui m'avez choisi, c'est moi qui vous ai choisi »,
il me semble - aussi prétentieux que cela puisse paraître
- que c'est un
peu ce qui se passe lorsque je me sens « convoquée » à l'action
de grâces, à l'appel de l'Esprit, à la préparation
au travail intellectuel ou à la lecture de la Parole.
LA PRIÈRE DE LOUANGE
C'est la première forme de prière à laquelle
j'ai été initiée
par mes parents et particulièrement par ma mère que la
beauté du monde
- ciel constellé, odeur de la terre après
l'orage, arrivée du premier merle au printemps, mousse étoilée
sur une pierre sauvage, poudrerie d'hiver
- maintenait dans un état
de constante exaltation spirituelle! À la campagne, elle venait nous
chercher dans nos lits, au petit matin, pour nous faire contempler la goutte
de rosée qui perlait au cœur de la. rose. Les soirs craquants
d'hiver, elle nous attirait contre elle dans la fenêtre-baie de
sa chambre obscure pour nous faire admirer la perfection du premier croissant
de lune : tout lui était prétexte â rendre grâces
au Créateur pour tant de munificence et à nous associer à sa
louange.
Plus tard, dans le mouvement scout et guide
- fortement inspiré de
la spiritualité franciscaine
- j'ai retrouvé un prolongement à cette
prière d'émerveillement apprise dans l'enfance. Aujourd'hui
encore, c'est la beauté du monde qui. vient, à tous moments, « me
chercher » pour me conduire aux pieds de mon Créateur.
Cette beauté me semble toujours le signe sensible le plus éloquent
de sa présence et de sa générosité, Je n'ai jamais
pu croire qu'elle puisse être « le fruit du hasard et de
la nécessité » dont
parlait jadis le biologiste Jacques Monod. D'être confrontée à elle à l'improviste
- oiseau, fleur, paysage, insecte même
- me met spontanément
en état de prière de louange.
LA PRIÈRE À L'ESPRIT
Ma mère (encore elle) a toujours eu une grande prédilection
pour « la troisième personne de la Trinité » et
elle me l'a transmise. Du guidisme, j'ai aussi conservé le chant quotidien
de l'Angélus qui est prière de disponibilité de
la créature aux desseins de son Créateur. Les deux se complètent
dans ma vie. Quand l'Angélus tinte encore, dans les villes
et villages du Québec sécularisé, je chante toujours : « L'Ange
du Seigneur apporte à la Vierge son message
etc... » demandant par là à l'Esprit de se servir de
moi pour manifester à mes frères humains tout l'amour que le
Dieu de Jésus-Christ leur porte comme Père et Frère.
Si ma mère avait une telle prédilection pour
l'Esprit, elle ne s'embarrassait, pas plus que moi d'ailleurs, de tenter
de percer le mystère
de la Trinité! Les gloses interminables des théologiens
sur la question
- pas plus que les témoignages obscurs des grands
contemplatifs
- ne m'accrochent vraiment. La Trinité fait partie des
mystères auxquels je serai initiée subitement, sans effort
intellectuel inutile, le jour où je basculerai avec émerveillement
dans l'éternité de la Lumière promise. Une chose à la
fois!
L'Esprit que je convoque et évoque fréquemment, à certains
moments de ma vie, précède des actions ou des démarches
importantes que je souhaite mener dans le sens de la volonté et du
projet de Dieu à l'égard de mes frères humains. Le bref
format de ce témoignage ne me permet pas d'en multiplier les exemples,
mais j'en citerai un qui s'est avéré très important
pour moi, il y a une vingtaine d'années.
Le ministre de l'Éducation de l'époque, le
docteur Camille Laurin
- aujourd'hui décédé - avait conçu
un vaste projet de reforme scolaire dont l'un des nombreux aspects comportait
la transformation des commissions scolaires confessionnelles
- catholique
et protestante
- en commissions scolaires linguistiques
- française
et anglaise. Cet aspect de la réforme tombait sous le sens
- avec le temps et la pluriethnicité accrue des grandes villes,
la division selon le critère religieux transformait en « protestant
et anglophone » tout
immigrant qui ne s'identifiait pas à la religion catholique. Il fallait
changer les choses pour les rendre cohérentes avec la Charte de
la langue française, et plus respectueuses de la diversité des
identités religieuses.
Le ministre m'avait alors demandé de me joindre à son
cabinet politique, en tant que conseillère attachée à ce
dossier spécifique, celui de déconfessionnalisation des commissions
scolaires. Mon rôle principal consistait alors à. établir
une communication franche et constructive entre le ministère de l'Éducation
et l'Assemblée des évêques du Québec. Je me sentais
d'autant plus à l'aise, comme porteuse de ce dossier, que le changement
envisagé me semblait conforme à l'esprit du Concile Vatican
II sur l'autonomie du temporel et l'engagement des chrétiens
dans les structures politiques et sociales de leur époque.
Chaque matin, en me rendant au bureau que j'occupais au ministère
- rue Fullum à Montréal
- ma voiture devenait alors un lieu
de prière à l'Esprit auquel je demandais constamment la grâce
de servir de façon éclairée et efficace, à la
fois mon Église et mon pays, ce Québec en voie de laïcisation,
mais fondé historiquement dans un grand élan de foi pionnière.
Je crois que l'Esprit
- qui « souffle où il veut » - a bien
répondu à mon
appel, mais surtout à celui de
Mgr Vachon, alors président de l'Assemblée des évêques
du Québec, et à celui du docteur Laurin qui était lui-même
un grand croyant. Le ministre et le président ont su développer
entre eux un climat de confiance réciproque et l'entente conclut devait
l'être
- je le crois
- au bénéfice de l'État autant
que de l'Église du Québec.
Aujourd'hui retirée de l'action politique et consacrée à la
recherche historique (biographie de Marie Gérin-Lajoie et d'Olivar
Asselin), je continue d'évoquer l’Esprit avant de m'installer à ma
table de travail, car je veux croire que le travail intellectuel de mémoire,
auquel je m'adonne désormais, peut aussi, à sa manière,
s'inscrire dans les plans de Dieu, pourvu que ce dernier accepte d'y insuffler
sa grâce spécifique. Il en a voulu d'autres serviteurs des pauvres,
missionnaires ou martyrs, tel Mgr Ramero; il semble m'avoir voulu écrivaine.
Je transcris donc ici la belle prière de saint Pierre Casinius
- un
intello jésuite et docteur de l'Église du XVIe siècle
- à laquelle je recours souvent les matins de rédaction
intensive
Seigneur Jésus-Christ
Source de toute sagesse
Et lumière des cœurs
Accorde-moi je Te prie
une intelligence sans obscurité,
un esprit pénétrant,
une pensée claire,
une mémoire fidèle.
Que mon labeur,
en lisant et en apprenant,
et que chacun de mes actes
serve la gloire de Ton Nom,
au secours du prochain
et à mon propre salut. AMEN.
LA PRIÈRE DE L'ÉCRITURE
Il va de soi que, pour l'écrivaine croyante, l'Écriture
occupe une place importante dans sa vie de prière. Les évangiles,
les épîtres, les Actes des apôtres constituent
un « must ». Bien que de tels textes demeurent chargés
de mystères, nous ne cessons de les actualiser dans nos vies.
Je prends le simple exemple des disciples d'Emmaüs qui demeure pour
moi l'épisode évangélique qui colle le plus à
l'expérience d'une croyante immergée dans une société qui
dit ne plus l'être, mais dont quantité de ses membres, impliqués
dans le service des autres, l'avènement de la justice sociale et de
l'égalité, me semblent cheminer tout aux côtés
du Christ sans s'y référer. C'est à lui et a lui seul
- le Christ d'Emmaüs
- de choisir le moment de se faire reconnaître
d'eux. En attendant, ils sont nos frères très proches, ils
vivent de leur foi en. des valeurs que nous partageons étroitement
et je refuse avec véhémence de les désigner comme des « incroyants »!
La lecture de l'AncienTestament me pose
plus de problèmes.
Autant je retrouve souvent mes états d'âme dans la poésie
magnifique des psaumes, autant je suis heurtée par la violence de
certains passages de l'Exode ou du Deutéronome.
Ce « roi de gloire » ce Dieu guerrier qui combat les
ennemis d'Israël, accompagné de fifres et de tambours, au point
d'anéantir
des peuples entiers
- tels les Cananéens
- pour les spolier de leurs
terres et y installer « le peuple élu… ce Dieu-là n'est
pas le mien! Il n'a rien à voir avec l'obscur fils du charpentier
dont les entrailles s'émeuvent à la vue des malades et des
estropiés, qui pleure la mort de son ami Lazare et lave les pieds
de ses apôtres avant de les nourrir. Un Dieu fait homme, humble et
accessible aux petits et qui, délaissant le modèle royal et
sacerdotal qui s'offre à lui dans la tradition biblique, choisit plutôt
de s'identifier au « serviteur souffrant » annoncé par
le prophète Isaïe, voilà le Dieu que j'aime!
La fréquentation d'amis exégètes m’a
appris qu'on ne navigue pas impunément parmi les textes paradoxaux
de l'Ancien Testament! Mais tout le monde n’a pas d'amis exégètes.
Aussi la lecture de la Bible pose-t-elle des problèmes de taille à la
pastorale contemporaine qui doit composer avec l'absence de culture religieuse
des nouvelles générations. Ce « Dieu guerrier » de
l'Exode et du Deutéronome, ce Dieu qui enlève
leur terre aux Cananéens pour la donner aux Juifs, ne constitue-t-il
pas la justification scripturaire et millénaire de la politique musclée
d'Israël à l'égard du peuple dépossédé de
Palestine? Je pose, je me pose intensément la question...
Mon Dieu à moi n'est pas celui-là… Il
n'est même pas
le « Très Haut » décrit dans le petit
catéchisme
de mon enfance. Il est, selon la merveilleuse trouvaille de l'écrivain
Christian Bobin, le « Très Bas », celui qui
rejoint notre cœur au ras du quotidien pour partager nos labeurs, nos
joies et nos peines avec une tendresse de Père et de Mère (la
poule de l'Évangile
qui « rassemble ses petits sous son aile »...) Aussi,
en attendant une plus ample vulgarisation des sciences exégétiques,
j'applique à la
lecture de l'Ancien Testament, les principes libertaires préconisés
par Daniel Pennac (Comme un roman) à celle de toute littérature;
le droit de choisir ses passages, celui de sauter des bouts, le droit de
lire plusieurs chapitres à la fois, voire de refermer le Livre quand
il semble faillir à remplir son mandat
- devenir prière pour
le croyant à la recherche du visage caché de son Dieu.
Hélène Pelletier-Baillargeon
*La religion de mon père (1986) et La foi de ma mère (1999),
chez Bellarmin.
Bilan annuel 2003-2004
Vous vous dites peut-être : « Tout
va bien que peut-on dire sur la communauté chrétienne? » Prenez
le temps d’écouter ce bilan et vous verrez tous les coups de
vents que cela prend pour faire fonctionner notre éolienne sainte-albertaine… Il
nous faut rendre hommage à toutes les initiatives qui alimentent notre
vie communautaire, je procéderai donc en parcourant les quatre
axes sur lesquels notre communauté se construit.
1-. CÉLÉBRATIONS :
Le service de l’accueil ouvre chacune de nos célébrations;
quatorze personnes, en équipes de deux, distribuent les sourires
et les poignées de mains. Une liste d’affectations dressée
par Claude Duguay en assure le bon fonctionnement. Bravo!
Muguette Lavallée s’occupe de la coordination
du chant et de la musique. C’est un travail de Titan qu’elle
effectue pour nous concocter des liturgies liées comme une sauce
béchamel,
levées comme la mie d’un bon pain et parlantes comme nous
les espérons, à chaque fois. La préparation du
répertoire
par Muguette pour les organistes, les chantres et la chorale,
l’intérêt
d’Yves St-Amant au progrès de cette même chorale
et sa précieuse participation à nos liturgies, l’interprétation
vivante et priante des chantres contribue à la qualité de
nos rassemblements. Bravo!
Tout cela peut avoir lieu pendant que nos Chérubins
sont à la
garderie sous l’œil protecteur et vigilant de Chantale-Andrée
et de Joaquim. Chantale-Andrée a assumé la gestion
de cette responsabilité avec empressement et débrouillardise.
Une quinzaine d’enfants ont bénéficié de
la garderie. Espérons qu’elle saura organiser la continuité de
ce service l’an prochain. Grand merci!
Le groupe des accompagnateurs des 6-12 ans vous envoie
cet S.O.S.Voici : Le nombre idéal d’animateurs pour le
bon roulement des célébrations
est de douze : chacun anime ainsi une fois à toutes les
six semaines. Cette année, on n’était que huit
et il y en a certains qui ne continueront pas l’an prochain. Ce
sont nos enfants
, notre futur qui nous attend! Il
y a un outil de travail formidable : Il était une fois
la Parole de Dieu… il est facile à suivre et
vous serez bien encadrés. Qui aura de l’enthousiasme,
qui accueillera les jeunes et donnera un peu de son temps pour les
aider à cheminer?
Toute personne qui croit en Dieu et aime les enfants, est capable d’animer. À partir
de 16 ans, il n’y a pas de limite d’âge. Nous nous
sommes tous lancés un jour sans trop savoir quoi faire. Le Saint
Esprit semble aimer les enfants et leurs animateurs. Venez nous voir!
Bertin Dickner croit fermement que pour le groupe des
Ados ce qui importe avant tout c’est de permettre un lieu de rencontre,
d’enracinement
où le sentiment d’appartenance se développe. Vous êtes
toujours les bienvenus, ceux et celles qui voudraient venir témoigner
de façon ponctuelle de vos engagements car vous devenez des
sources d’inspiration pour les générations qui
vous suivent.
Quant à la distribution de la communion, elle
est rendue possible grâce à une vingtaine de personnes de
la communauté que
Monique Gélinas rejoint patiemment et régulièrement;
si les mêmes visages reviennent c’est que les volontaires
sont en petit nombre.
Dans les coulisses de la préparation de l’église,
il y a de nouvelles préposéesà la logistique
Pauline et Carmen Robinson qui ont succédé à la
très
appréciable Lise Lemire.
Le comité de liturgie joue un rôle très
important dans notre vie communautaire car il est le pivot de ce qui nous
rassemble : la célébration dominicale. Guy Lapointe
a rassemblé l’équipe
quatre fois cette année. Les bons coups : quelques homélies
faites par des laïcs, la distribution de la communion améliorée,
les formulaires qui apparaissent sur le site, la qualité des
célébrations
en progrès, la réussite des temps forts de l’année.
Par contre, des lecteurs pas tous utilisés (on a perdu la liste à Pâques)
et une tâche excessive demandée à Muguette. Une autre
préoccupation : la relève.
2-. PARTAGE :
Le comité Aide-Partage s’est réuni
huit fois et rassemble quatorze membres. Plusieurs œuvres caritatives
ont vu le jour et du support matériel et financier ont été apportés.
Des questions se posent quant aux critères d’aide aux
familles, à de
nouvelles sources de financement, au suivi relationnel des gens aidés
et au rôle d’une communauté aisée comme la
nôtre
face à la pauvreté et aux injustices sociales dans certains
quartiers. Ils recherchent des projets stimulants qui élargiraient
leur champ d’action. La responsable Claire de Ravinel quittera
la présidence du groupe en septembre. Merci Claire pour ton
dynamisme et ton entêtement à vouloir ouvrir des perspectives
nouvelles!
Le comité de présence en milieu carcéral
animé par
Marie Beemans a été fort actif; il a initié une
collecte de jouets, une autre de meubles, un repas communautaire, des
contacts épistolaires
avec un détenu, des inscriptions à un camp de jour
grâce au support d’Aide-Partage : en somme, une année
satisfaisante. La corde sensible de Marie vibre toujours et nous éveille à une
autre réalité.
Dans la discrétion, le comité de présence
fraternelle, par le moyen de cartes de souhaits, d’appels téléphoniques,
d’envois de textes entretient des liens et supporte des membres
de la communauté en situation difficile. Antoinette Dumas voit
aussi à l’animation
des rencontres du Café du sage : dix réunions et
une quinzaine de personnes et des invités de chez nous tels
Guy Lapointe, Benoît Lacroix, Bertin Dickner et Marie-Gabrielle
Vallet.
Les neuf repas communautaires ont été encadrés par
une équipe de bénévoles sous la responsabilité de
Gisèle Alemany. L’assistance a été bonne, l’abondance
des vivres était irrégulière et l’aide au
moment du rangement pourrait augmenter dans le futur.
Poursuivons dans l’alimentaire : le service
du Café, et
parfois du vin, permet des échanges fraternels dominicaux prolongés.
Il est pris à cœur par Marie Beemans, Pierre Giguère
et Francine Martel qui se relayent de semaine en semaine. On souhaiterait
une implication des Ados l’an prochain.
Côté nourriture intellectuelle et spirituelle, le bulletin Étapes
a été produit à Noël, à Pâques et
bientôt en cette fin d’année, donc trois fois; les feuillets
Invitations bi-mensuels dix-huit fois. Le comité s’est réuni
trois fois sous la présidence de Viateur Lemire : André Rinfret
a accepté de s’initier à la gestion du bulletins Étapes
et d’offrir sa disponibilité. Leurs soucis sont de l’ordre
de l’approvisionnement des articles pour Étapes, de
la pertinence du feuillet Invitations dans sa forme actuelle, de la coordination
des informations par l’utilisation de l’informatique. On apprend
aussi que Viateur laisse sa place à la relève.
La tournée œcuménique gérée
par Louise Bouliane-Séguin a vu notre participation baisser à six
fidèles
participants. Il n’y aura pas de tournée l’an prochain,
Unitas demeure un centre de méditation chrétienne ouvert à tous,
il concocte un nouveau plan de gestion.
Le comité du site Web mené par Jean-Robert
Derome a des arguments bien assis pour justifier son désir de gagner
des adeptes. « Nous
sommes en train de vivre une révolution de la communication
par le biais de la technologie informatique. Notre communauté ne
peut échapper à ce mouvement. Prendrons-nous le virage?
Il est important d’être présents à ce nouveau
monde de communication afin de propager la Parole et de faire connaître
notre foi et notre espérance ». C’est l’optique
de son responsable. C’était aussi le credo d’Éric
Nenehidini qui a formé plusieurs personnes parmi nous. C’est
pourquoi, nous vous proposons un sondage pour avoir un meilleur portait
de la situation. De grâce, remplissez-le. Toute personne intéressée à améliorer
le site, à le tester ou à apporter une aide technique
est bienvenue.
3-. RESSOURCEMENT :
Le groupe Partage de la Parole va bon train depuis
dix ans, il rassemble de
six à quinze personnes et l’aventure se poursuivra
en septembre grâce à Christine Hoestlandt et Jacques
Tellier.
Le groupe des soirées de prière suite à plusieurs
difficultés (la non-disponibilité de l’église,
les contraintes d’horaire des participantes, la taille du groupe :
quatre personnes, etc.) a décidé de ne pas poursuivre
ses activités l’an prochain, tout en croyant qu’un
groupe priant est nécessaire dans une communauté. Elles
ont confiance que surgira une autre forme de prières avec d’autres
personnes dans un avenir proche ou lointain.
La retraite à Oka a réuni dix-sept personnes
dont douze de la CCSA. Les participants étaient satisfaits de ce
ressourcement avec Odette Mainville. Celle-ci leur a fait vivre une expérience
nouvelle, après un exposé sur l’eucharistie :
un mémorial du dernier repas de Jésus entre laïcs.
Deux questions : Devons-nous continuer à organiser des
retraites, le nombre diminuant d’année en année?
Si oui, devons-nous aller à l’extérieur de la ville
ou à Saint-Albert?
4. L’ACCOMPAGNEMENT :
Treize enfants dont six de la CCSA et six de l’école
Buissonnière
ont préparé leur première communion en six rencontres
avec Véronique Poujol, Marie-Sybille Coppée et Guy Lapointe.
L’assiduité des enfants en dit long sur leur intérêt à la
préparation. Une belle expérience et une animation fort
adéquate.
Bravo!
Hélène Würtele a assuré la préparation
de trois enfants et d’une adulte à la Confirmation qui aura
lieu dimanche prochain. Grand merci!
Et Annie Laporte a accompagné au baptême
une jeune fille, Élisa,
une maman Catherine et son bébé Alix. Grand merci
aussi!
Pour chapeauter ces services internes, il y a eu la grand
roue du Conseil de Pastorale qui s’est activée cinq fois cette
année
pour proposer des pistes d’actions au Comité Exécutif
qui s’est lui-même mis en marche plus de six fois. Des équipes
soucieuses de la bonne marche de la communauté et de son avancement.
Temps et générosité, voilà le
cadeau que tous et toutes les bénévoles font à notre
communauté.
C’est la recette de sa survie. Mais, ils et elles peuvent s’essouffler à la
tâche, c’est pourquoi il faut que chacun et chacune se laissent
interpeller selon les dons et talents qu’il possède pour assurer
un renouvellement des bénévolats. Vous avez entendu l’annonce
de certains départs, il nous faut du sang neuf et de la RELÈVE.
Une année bien remplie, nourrissante spirituellement et riche de fraternité et
d’entraide. Tout pour nous motiver à la maintenir vivante et
signifiante.
Clotilde Pouliot, présidente
Bulletins ÉTAPES :
|