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LE SANG DE L'AGNEAU

La Toussaint

 

1er novembre 2009

Denis Tesson
DenisTesson

Livre  de l’Apocalypse, 7, 1-14



Il y a 3 semaines, dans l’église de notre enfance, j’ai récité notre Credo : J’étais avec ma vieille maman, la messe était celle du premier anniversaire de la mort de Papa.
« Christ est monté aux Cieux… est assis à la droite de Dieu le Père tout-puissant d’où il viendra juger les vivants et les morts ».

Et notre Credo poursuivait en rafale : « Je crois à la Sainte Église catholique, à la Communion des Saints, à la rémission des péchés, à la résurrection de la chair, à la vie éternelle ».

J’ai beaucoup pensé à maman en préparant cette homélie car la célébration de la Toussaint et celle des morts sont très importantes dans sa pratique chrétienne.Le retour en gloire du Christ à la Fin des temps, voilà ce que décrit l’Apocalypse. Et cet épisode donne à voir l’immense peuple des rachetés. La Grande Épreuve c’est la mort et le Jugement, le vêtement blanc le linceul et la sainteté. Le sang de l’Agneau, c’est le sacrifice du Christ Jésus, Fils de Dieu, pour le rachat de la multitude.

Tout en revendiquant notre appartenance à la ‘Sainte Église catholique’, nous aimons croire, dans cette Communauté, que les doutes et les questions sont les aliments d’une Foi vivante et nous aimons entendre l’Évangile comme une interpellation pour les vivants du temps présent.

C’est dans cette optique que je voudrais compléter l’interprétation habituelle de cette vision de l’Apocalypse et en particulier évoquer ce que pourraient aussi signifier ‘La Grande épreuve’, ‘Les vêtements blancs’, ‘le Sang de l’Agneau’ et ‘Le peuple immense’.St-Jean

La Grande épreuve

La grande épreuve, ce pourrait être non pas UN événement traumatisant, mais l’ensemble des ‘tests’ dans notre itinéraire de vie au complet. Passer à travers l’existence en acceptant d’être dépouillé, en continuant à aimer et en risquant sa vie, telle est l’épreuve. La grande épreuve, ce serait de se reconnaître impuissant et de pouvoir se dire : c’est heureux que je sois simple et vrai, c’est heureux que je sois dépendant des autres, c’est heureux que j’aie le goût de la justice et du pardon… Ce serait faire la découverte et surtout l’expérience d’une manière d’être en marche avec les autres, conformément à la promesse du Jésus des Béatitudes.


Les vêtements blancs

Ces êtres purifiés, pardonnés, transfigurés, éclairés de l’intérieur, ce ne serait pas des spectres, mais des vivants contemporains. Il me semble que cela invite, au long de cette grande épreuve, à découvrir progressivement les autres comme des être lumineux et dignes d’amour, à méditer pour nous-mêmes la parole de Jésus à la Samaritaine « Si tu savais le don de Dieu… », pour reconnaître notre immense besoin d’être aimés, pour consentir à cette dépendance les uns les autres, à cette fraternité des enfants de Dieu, tous et nous-mêmes habillés de blanc.


Le Sang

Le sang, c’est bien sûr celui du sacrifice et celui des martyrs. Mais le sang, c’est surtout le principe de vie et de communauté, comme en témoignent les expressions : ‘Nous sommes du même sang’, ‘Bon sang ne peut mentir’ ou ‘c’est le même sang qui coule dans mes veines’.
La référence au Sang du Christ, c’est pour que nous en vivions maintenant, en imitant sa manière de prier et d’aimer, ses gestes de consoler et de guérir. Soyez de mon sang, soyez de ma race, propose Jésus, poursuivez ce que j’ai fait en mémoire de moi.


Le peuple immense

Rien de tout cela ne se vit sur le mode individuel. Les Béatitudes nous proposent un parcours de bonheur les uns avec et pour les autres, et quand Jésus nous parle de son Père et de son rêve d’amour pour l’humanité, tout le monde est inclus.
Je ne sais pas s’il y a des limites à la miséricorde de Dieu, mais, dans ce passage au moins, la perfection des nombres (12 fois 12 000) suggère que s’il en manquait un, il faudrait l’attendre pour commencer la fête dans l’allégresse.

Voyez comme il est grand, l’amour dont le Père nous a comblés, disait Jean.
La communion des saints que nous fêtons aujourd’hui, c’est la famille de ceux qui sont du sang même de Jésus, ceux qui se sentent en communion avec Lui, ceux qui, au fil de leur itinéraire de vie, ont au moins essayé les embranchements de l’amour de l’autre et du don d’eux-mêmes, ceux qui ont tenté d’y croire.

Cela n’exclut pas ceux qui sont morts en martyrs pour leur foi au Christ, mais c’est leur vie, leurs réticences et leurs trébuchements qui en font des saints, pas leur sacrifice.
Pour reprendre les mots de Bernanos, ‘Les saints ne sont pas sublimes, ils n’ont pas besoin du sublime, c’est plutôt le sublime qui aurait besoin d’eux… le saint ne dépasse pas l’humanité, il l’assume, et s’efforce de la réaliser le mieux possible’.


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Approche assez pénétrante, lumineuse, arrimée sur la vie. Merci Denis! Est-ce le rythme, la manière de dire ou ma capacité de présence à ce moment de la célébration? Je ne sais trop. Après la célébration il me restait une succession de < flashs > interpellants, porteurs, mais c'est la lecture du texte qui m'a permis de m'approprier le sens et surtout l'unité de l'ensemble.

André Gaudreau

 


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