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Sixième dimanche du T.O. (C)

À propos de la joie et des béatitudes

 

14 février 2010

Benoît Lacroix
Benoît Lacroix

Luc 6, 17-26

Jérémie 17, 5-8



Même si pour les plus chaleureux d’entre nous le 14 février  signifie la fête des cœurs en friche, même si les nouvelles officielles proclamées par les medias ne sont pas toujours joyeuses, même si les conduites humaines des peuples et des nations ne sont pas nécessairement rassurantes, même si nous avons nos doutes, nos épreuves, nos chagrins personnels, il demeure que les textes sacrés réservés  à ce dimanche prêchent plutôt l’optimisme.  Il y a Jérémie en méditation sur un arbre en croissance; il y aurait l’apôtre Paul qui nous entretient  à sa façon  de la vie durable.  Comme il dirait : Jésus a vécu  parmi nous, il est mort, il est vivant.  Et ce, pour nous fortifier, pour nous encourager à vivre.  Sans cette perspective de la résurrection, notre vie présente risquerait de manquer d’espérance à long terme.  Cette idée, cette croyance bien à nous, c’est finalement l’idée qu’il vaut la peine de vivre…et de vivre…et à son appel de survivre.
 
C’est aussi ce que  proclame pour sa part le Christ Jésus  lorsqu’il nous engage à vivre malgré tout n’entend pas que nous subissions passivement les malheurs de notre existence.  Bien au contraire l’Évangile des Béatitudes, comme on l’appelle, proclame la joie coûte que coûte.  Même si je suis pauvre, même si j’ai faim, même si je pleure, même si les gens ne m’aiment pas ou même me font du tort, il y a  une espérance au-delà …Comme dirait le taoïsme, en tout malheur il y a un bonheur caché. 
 
Ce bonheur  est le bonheur de toute personne de bonne volonté, le bonheur de celui-celle qui intègre à mesure son sort, qui fait son possible, qui offre sa vie à plus grand que soi : bonheur de  celui, celle qui enveloppe ses amours de générosité et de pardon, qui vit moins pour sa seule vie que pour le bonheur des autres.
 
IL s’agit évidemment d’un sentiment intérieur fort pour ne pas dire davantage.  Pareil à celui de la maman qui accouche, pareil à l’amoureux qui vient de pardonner, ou même d’un cancéreux qui entrevoit une guérison, ou même l’acceptation d’une épreuve finale.  Pareil à ces haïtiens dépouillés de tout qui chantent des cantiques la nuit.
 
Liturgiquement ce dimanche des béatitudes pourrait s’appeler le dimanche de la joie malgré tout, du rire malgré les larmes.  Une joie réaliste avec des larmes en attente du meilleur.
 
On a dit en effet, de  la joie des béatitudes, la joie dite chrétienne, qu’elle était avant tout un état intérieur, un sentiment de bien-être personnel  Voire une  grâce.  À ce propos un vénérable axiome égyptien mérite d’être rappelé : « Mieux vaut petit morceau de pain que richesse et chagrin».  Petit morceau de pain te nourrit.  Chagrin détruit.  Richesse illusionne.  Pauvreté espère.    
 
 
La joie selon l’énoncé des béatitudes obéit généralement à un réalisme déconcertant : bonheur de Paul de Tarse : je me réjouis des mes tribulations, bonheur de la carmélite Thérèse de Lisieux en pleine crise de foi qui s’écrie : je chante ce que je veux croire.
 
Les Béatitudes selon l’évangile viennent rejoindre l’être humain à la frontière du meilleur et du pire.  Telle est l’espérance chrétienne : comme une étoile qui ne brille que la nuit…
 
Bienheureux ceux, celles qui pleurent, qui ont faim, qui n’ont rien ou que la maladie…, quand ces mêmes personnes décident d’offrir leur douleur, leur vie, leur mort au nom de cet amour qui les habite et qui les personnifie.  Ils, elles ont compris que le secret du bonheur était peut-être de vivre pour les autres, de partager le peu qui par eux, par elles, deviendra beaucoup…
 
Nous parlons aussi en pensant d’abord à lui, le Christ, à lui Jésus, qui a vécu la pauvreté, qui a connu la haine, qui a été injustement accusé, qui a fait de sa mort un don à l’humanité blessée.
 
Lui et lui seul peut bien parler des béatitudes dont GANDHI disait qu’il s’agit d’une des plus belles pages jamais écrites et proclamées.
 
Peut-être devrait-on en terminant nous souvenir que celui qui a si bien proclamé les Béatitudes aura célébré la fin de sa vie terrestre en offrant un repas à ses amis.  Il leur a dit à ce repas des paroles qui révèlent bien ce qu’il porte dans son cœur :
 
«Gardez courage!
 
 
Croyez en Dieu,  croyez en moi !
 
 
Demeurez dans mon amour !
 
 
«Que ma joie soit en vous et parfaite!  Ce que je commande, c’est de vous aimer!»
 
Vienne la musique qui comme dit l’autre creuse le ciel!  Et réjouit les oreilles!
 


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