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Communauté chrétienne St-Albert le Grand




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13e Dimanche du Temps Ordinaire

le 27 juin 2021

2e Cor. 8, 7. 9. 13-15 

Marc 5, 21-43


Monique Morval

«  Il s'agit d'égalité  »  

« Il leur dit de la faire manger » : quelle belle conclusion pour ce long récit! Jésus vient de guérir deux personnes gravement malades, mais il ne veut pas qu’on en parle; il se soucie plutôt du bien-être de ces deux personnes, indépendamment de leur statut.  
        
Lors de la préparation de la célébration, nous nous sommes d’ailleurs demandé si nous garderions l’ensemble du texte, fort long, ou si nous nous contenterions de la version brève, qui portait uniquement sur la fille de Jaïre. Comme vous l’avez remarqué, nous avons opté pour la version longue, à cause du contraste entre les deux situations évoquées.  
        
D’un côté, nous avons Jaïre, un des chefs de la synagogue, une personne importante dans la communauté, entouré « d’amis » qui pleurent avec lui; il se jette aux pieds de Jésus pour l’implorer de sauver sa fille gravement malade. On le laisse donc approcher de Jésus, j’imagine en écartant ceux qui font obstacle. Et de l’autre côté, une femme, malade également, que personne ne remarque tant la foule est dense, qui n’ose pas parler directement à Jésus, mais qui espère qu’en touchant son vêtement, elle sera sauvée. Malgré la pression de la foule, Jésus se rend compte de ce qui arrive, prend le temps de s’arrêter et cherche qui l’a touché… Il écoute la femme avec bienveillance et la rassure : « Ma fille, ta foi t’a sauvée. Va en paix et sois guérie de ton mal. » Puis il se rend chez Jaïre et se montre tout aussi rassurant : « Ne crains pas, crois seulement.(…) L’enfant n’est pas morte, elle dort. »   
        
Jésus traite également les personnes, quelle que soit leur position sociale. On le remarque aussi dans d’autres passages de l’évangile. Il laisse venir à lui les petits enfants, il va chez Zachée, chez le centurion, il parle à la Samaritaine… « Il s’agit d’égalité » comme le dit saint Paul dans la lettre aux Corinthiens. Mais alors que Paul parle de la distribution équitable des richesses, Jésus va plus loin. Pour lui, toute personne a une valeur intrinsèque, qui vaut la peine que l’on fasse attention à elle, qu’on l’écoute et qu’on la respecte.      
        
C’est d’ailleurs ce que demandent les personnes en situation d’exclusion : qu’on reconnaisse avant tout leur dignité. C’est aussi ce que proclame l’article 1 de la déclaration universelle des droits de la personne : « Tous les êtres humains naissent libres et égaux en dignité et en droits. » On parle pourtant beaucoup d’inégalités ces temps-ci : inégalités dans la répartition de la richesse, inégalités dans la lutte contre la pandémie, inégalités entre pays riches et pays pauvres, inégalités selon le sexe, la couleur de peau, le genre… Nous sommes loin de l’article 1 de la déclaration des droits de la personne! Un premier pas serait, pour chacun, chacune de nous, de suivre l’exemple de Jésus, qui ne faisait pas de différence et traitait toutes les personnes avec attention et respect.