En apprenant le décès de ma sœur en période de confinement, je me suis sentie bien seule sans ma famille. N'eût été votre soutien et la présence du Seigneur, mon deuil aurait été sûrement plus difficile.
Même si j'ai encore du chemin à faire, ça va bien aller car lorsque je pense à ma sœur aînée , elle était un phare pour beaucoup de personnes : MERCI Mado pour ton exemple.
Ce passage nous ouvre plusieurs fenêtres d'interprétation et de réflexion. D’une part, il illumine le mystère de la Trinité en annonçant la venue de l’Esprit Saint qui nous accompagne, non seulement dans notre compréhension du message évangélique, mais plus encore dans son actualisation. D’autre part, il présente la Parole comme l’héritage durable de la venue de Jésus parmi nous, « Et le Verbe s’est fait chair ». Cet enseignement riche de paraboles et de métaphores est une source inépuisable de sagesse. Enfin, il ne nous laisse pas seuls, mais ensemble. Les disciples d’Emmaüs n’étaient-ils pas deux quand Jésus les accompagnait ?
Ainsi, ensemble dans notre Communauté chrétienne St-Albert-le-Grand, nous écoutons et proclamons la Parole. Comme le chante Ferland, « une chance qu’on s’a » !
Jésus a dit en son temps aux Galiléens, ce qui était de tout temps : Dieu est en nous. C'est lui notre créateur, notre Père, à tous, le créateur du tout cosmique, du temps et de l'espace, de la matière et de l'énergie. Nous possédons tous un fragment d'étincelle depuis le temps zéro (ce zéro qui est inaccessible à notre rationnel). C'est pourquoi il est apparu ! pour nous dire que cette étincelle c'est le Défenseur, le Saint-Esprit, le souffle d'amour de Dieu.
Nous aussi humains nous nous transformons, comme toute la nature, nos croyances, nos mœurs, nos systèmes d'organisations se complexifient et évoluent lentement. Alors oui croyons à ces paroles de Jésus : Nous ne sommes pas orphelins.
Je ne vous laisserai pas orphelins. Il nous l'a dit. C'est son Esprit qui est avec nous, qui vit en nous. Oui "Christ est vivant, Christ est là."
Je ne suis pas abandonnée et il est là quand, par ma prière, je me jette dans ses bras.
"Je ne vous laisserai pas orphelins"
Qu'est-ce qu'un orphelin ? Celui qui n'a plus ses parents, qui n'a plus d'amour à recevoir, qui se sent bien seul, bien triste. Ne peut-on pas mourir du manque d'amour ?
"Moi, je suis avec vous, tous les jours jusqu'à la fin du monde", nous dit Jésus mais de quelle manière ?
À chaque jour qui vient, quand je vois le soleil se lever, je remercie mes parents d'avoir demandé pour moi le baptême, je remercie ma marraine qui m'a portée dans ses bras ce jour-là, il y a bien longtemps, le 15 Août 1961, j'avais trois semaines. Je fus plongée dans l'eau du baptême et depuis ce jour, il y a en moi une vie qui, lorsque je ferme les yeux me porte vers une joie toujours imprévisible, une présence que je ne peux maîtriser. Même si je suis seule, au cœur de la nuit, même si je suis dans une grande détresse, elle est là, toujours là, comme un diamant qui brille dans mon cœur, dans le silence de ma vie.
L'autre jour, j'entendais quelqu'un qui, sur les ondes, parlait de la Trinité : La Trinité c'est tout semble : c'est comme un ruisseau qui coule. Le Père en est la source, le Fils c'est l'eau qui coule et l'Esprit Saint c'est le courant. Ces trois personnes ne font qu'un : le ruisseau, celui qui nous fait vivre.
Quelle belle image tout simple mais pleine de vie, de mouvement, de chant. N'entendons-nous pas le ruisseau chanter ? Si, je t'assure, écoute ton cœur, l'Esprit Saint est la Voix qui chante dans le silence. Rendons grâce chaque jour pour l'Esprit que Dieu nous donne, par son Fils Jean-Christ, né de la Vierge Marie, comblée de Grâce et qui vient du Père, notre Père qui nous donne la Vie. Rendons grâce pour ce courant d'amour qui habite en nous.
A la veille de l'ascension et à quelques jours de la Pentecôte, ne soyons pas tristes car Jésus en quittant ce monde, ne nous a pas laissé seuls, orphelins, il a, sur la croix, tout donné, par amour pour nous, pour chacun d'entre nous. Il nous a donné sa vie qui triomphe de la mort par la puissance du Saint Esprit. C'est elle que je ressens, quand je ferme les yeux, c'est ce courant d'amour qui me fait chanter les louanges du Seigneur car ma foi, c'est cette reconnaissance sans cesse renouvelée en ce Dieu créateur qui est toute ma vie. A bientôt 60 ans, mon corps faiblit, me fait mal parfois mais Tu es là, de plus en plus vivant, quelle joie de sentir ta présence ! Non, je ne suis pas orpheline. Pourtant, Maman est partie dans un terrible accident de la route, Papa est décédé d'une malade implacable et ma marraine qui était ma grand-mère et qui m'a portée dans ses bras le jour de mon baptême est partie il y a bien longtemps, sans même me reconnaître. Mais leur amour est là, dans mon cœur bien vivant, avec la force de l'Esprit.
A l'heure du confinement, nous parlons beaucoup de communion spirituelle. Je ne suis pas Thérèse d'Avila ou Èlisabeth de la Trinité, mais je vis en communion d'amour avec tous ceux que j'aime et même avec ceux que j'ai tant de mal à aimer. Je suis bien loin d'être orpheline. Quand je ferme les yeux, "mon cœur est prêt, mon Dieu, mon cœur est prêt", je veux chanter, jouer tes hymnes et même si aujourd'hui, il y a la distanciation, personne ne nous empêchera d'être de cœur à cœur des "diffuseurs d'amour" comme disait Sœur Émmanuelle, car l'Esprit qui habite en nous franchit toute frontière.
Bon 6ème dimanche de Pâques, en union de prière fraternelle.
Merci encore pour votre lien,
« Je ne vous laisserai pas orphelins ».
Par ces quelques mots, cette promesse, Jésus vient adoucir la douleur des disciples de le voir partir, disparaître de leur vie. Mais il n'est pas parti tout-à-fait. Il nous laisse l’Esprit de Vérité, celui que le monde ne peut voir et ne peut recevoir.
Le visage actuel du monde est chaotique. Chaque peuple cherche sa vérité, et celle-ci contredit souvent celle du voisin. Qu’est-ce qui donne du sens à ce monde en perdition, à ces nombreuse personnes qui souffrent, à celles qui ne peuvent plus se nourrir, à cette terre que nous voyons souffrir dans ses animaux sauvages, ses mers polluées, ses forêts en voie de disparition… Est-ce-que l’humanité, elle aussi, est en voie de disparition avec ces maladies folles qui nous forcent à regarder la vie d’une autre façon ?
À notre échelle, si petite soit-elle, cherchons en nous l’Esprit de Vérité : la voix de Jésus en nous, celle qu’il nous a promis. Ne désespérons pas. Cherchons ce guide qui donne du sens à notre vie, mais aussi à ce qui nous entoure. Gardons en notre cœur ses commandements qui nous gardent proches de Lui. Ils peuvent tous se résumer à une dimension : l’Amour… qui ne juge pas qui réunit ce qui est désuni, qui est capable d’aimer sans retour, qui cherche sans cesse à améliorer le monde autour de soi. L’évangile fourmille d’exemples de ce type qui nous interpellent.
Demandons à l’Esprit de Vérité de veiller à ce que nos pensées les plus intimes et les actes qui en découlent dans notre entourage et notre société, reflètent notre adhésion totale à l’enseignement de jésus. Qu’il nous guide et donne du sens à la vie que nous menons.
Ce passage qui nous prépare à l'Ascension et à la Pentecôte, nous parle essentiellement de la Trinité et de l’amour : l’amour qui lie le Père à Jésus, et qui nous lie au Père et à Jésus à condition que nous suivions les commandements de Jésus qui sont basés sur l’amour; ainsi l’Esprit de vérité sera avec nous lorsque Jésus ne sera plus là. Je cite encore Simon-Pierre Arnold qui nous invite à “faire Trinité à quatre.”
Pour moi jusqu’à maintenant, la promesse de Jésus de ne pas nous laisser orphelins, signifiait, comme il venait de le dire, qu’il nous donnait un autre Défenseur pour être toujours avec nous… l’Esprit de vérité (J14, 16-17). Après Jésus, l’Esprit.
Pas si simple ni aussi linéaire. Il ne nous laisse pas orphelin, dit-il, parce que je reviens vers vous (J14, 18). L’Esprit ne remplace pas Jésus. Jésus ne perd pas sa place, il revient. Pas pour la reprendre de la même façon visible. Mais pour la relier, grâce à l’Esprit, de façon plus explicite, à une dynamique créative intergénérative plus vaste et infinie où il demeure avec son Père. Demeure familiale qu’il nous invite à reconnaître et à vivre pour ne pas nous laisser orphelins. Invitation spirituelle intime, discrète, à la fois unique et universelle. La reconnaître introduit à une alliance familiale infinie, générant une histoire de vie nouvelle.
"Je ne vous laisserai pas orphelins…" Jn14, 15-21
Depuis le début de la semaine jusqu'à ce dimanche, Jean évoque le désir ardent du Seigneur : l'aimer et nous laisser aimer.
"Si quelqu'un m'aime, mon Père l'aimera, il gardera ma parole, nous viendrons vers lui et chez lui nous ferons une demeure et Je me manifesterai à lui."
Une véritable déclaration d'amour… avec le SI. Un si, ça n'impose pas, ne commande pas, ça exprime un désir, une liberté, une demande. Dieu qui désire, Dieu qui appelle, qui demande, Dieu qui nous cherche et espère la rencontre avec nous, avec moi… avec toi.
Touchée !
Une rencontre ? une rencontre avec Dieu au dedans… dans l'intime du cœur, du cœur profond pour qu'Il puisse se manifester comme Il l'a promis. L'appel du "dedans" dans une intimité personnelle et vivante avec Lui et Son Père. Ce lien divin si essentiel nous préservera de nous croire abandonné(e)s, "orphelins" en ce temps pénible de pandémie mondiale.
Que ce soit sous la forme de son Esprit
ou au moment de sa résurrection ou encore au Dernier Jour,
Jésus nous promet de "revenir "
Il mesure le désarroi dans lequel ses disciples vont être plongés sous peu.
Son propre désarroi aussi.
Toute cette tendresse donnée nous fait pressentir Gethsémane…
À son tour, Jésus va éprouver la douleur de devenir orphelin,
ne serait-ce qu'un instant.
"Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m'as-tu abandonné ?"
Par son Esprit qui transcende la mort,
Jésus désire que ses disciples aient l'assurance que tout ne sera pas fini.
Il reviendra, sous une autre forme.
À l'approche de ma mort, je souhaite pouvoir m'appuyer sur cette promesse, que Jésus ne me laissera pas orpheline au monde que je suis en train de quitter,
mais qu'il reviendra.
Chers(es) amis(es) de St-Albert, bonjour!
Je vous admire de prendre le temps à chaque semaine de partager votre prière en accueil de la Parole de Dieu et de votre vécu qui vient avec. Je suis émerveillée du nombre de personnes qui le font aussi… à qui s'adressent surtout ce message.
Il y a quelques minutes, ouvrant mes courriels, dès les premiers commentaires, je prends connaissance comme vous, du deuil que Viviane est en train de vivre suite au décès de sa sœur aînée, "un phare pour beaucoup de personnes" avoue-t-elle. Comme toi, il me semble que c'est un double deuil lorsqu'on ne peut pas rencontrer les personnes en cette occasion.
Dans une telle circonstance, permettez que je partage avec vous une célébration, calme et, priante, seule ou en petit groupe. Elle vient d'avoir lieu dans une mausolée à Québec, présidée par le toujours heureux cardinal Lacroix. Il présente des réflexions, des prières, introduit des chants comme à la fin "Il restera de toi" ou "Que c'est beau la vie". Avant cela, il y avait aussi le poème d'une franco-américaine "Un amour m'attend"… enfin cette célébration peut nous tenir pendant une heure, sinon prendre un bout ou l'autre en avançant ou en reculant.
Bon temps de recueillement à toi Viviane, ainsi qu'à ceux ou celles qui le souhaitent !
Paix et au revoir, Pauline.
La promesse de Jésus résonne en moi comme celle implicite de tout père responsable de son enfant. Un père attentionné qui n’abandonne pas la responsabilité de ses engagements.
Jésus m’apparaît Ici comme un père pour ses disciples en interface avec le Père.
« Qui me voit, voit le Père »
Le père investit son enfant et s’investit en lui, et le lien d’attachement survient tel que, l’enfant une fois devenu grand pourra sans crainte s’éloigner du père pour découvrir son propre chemin de vie. Avec lui, et en lui, il emporte la présence vivante du père, où se trouve l’Amour inconditionnel de tous ces instants vécus et partagés avec lui : une force de vie.
Les états mentaux, pensées, réflexions, prières, valeurs, doutes, questionnements, et plus encore, sont autant de ressources psychiques mobilisées par le père dans l’à-venir de son enfant. L’enfant ne les voit pas, mais il les ressent en lui comme un allié, un protecteur : une force de vie.
De même, nous avons reçu le soutien de la présence invisible du Souffle divin, de l’Esprit Saint. Jésus parle du Défenseur à travers le Don de l’Esprit du Père, où notre esprit est relié. L’Esprit Saint nous conduit à la spiritualité et à la vie éternelle.
Préservons les commandements de Jésus ! Nous sommes comme les disciples du Christ tels des « enfants adoptifs », dans l’Amour du Père et du Christ, avec et dans la connaissance de l’Esprit Saint.
Éternelle présence qui nous accompagne : une force de Vie.
" Vous ne serez pas orphelin ! " Le texte de St-Jean commence par dire " gardez mes commandements " et à la fin, il le répète " gardez mes commandements ". Les commandements se résument en un " Aimez-vous les uns les autres. " C'est en s'aimant les uns les autres, en étant proche en aidant nous devenons un père, une mère unE amiE, un frère, une sœur. C'est comme un parent qui s'absente demande à un membre de la famille, à un une amiE, à une personne proche de l'enfant, à un comptable averti pour veiller à ses avoirs pour que son enfant ne soit pas orphelin. L'autre devient présence de Jésus. Cela m'a fait penser aux filles à qui j'avais raconté les disciples d'Emmaüs une avait dit : " Jésus, n'a plus besoin d'être là, il l'avait dans leur cœur " et ce qu'il avait dans le cœur c'est l'amour. En l'absence de contact direct pour la célébration, l'appel à partager notre réflexion me rend présente à la célébration à sentir que je ne suis pas orpheline. Ce que nous avons vécu aux célébrations ne s'efface pas et merci au conseil de pastorale et à chacunE de nous rendre présent les uns les autres.
" Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimé ".
Je suis très touché par cette parole de Jésus. C’est une promesse, et je la prends au sérieux. Je suis convaincu que nous tous de St-Albert et d’ailleurs dans le monde ne resterons pas seuls. Mais je dois avouer que comme un enfant orphelin, je ne connais pas encore très bien mes parents, je les cherche dans la brune, mais trop souvent je ne puis avoir de relations personnelles avec eux. O Christ qui es-tu ? Où es-tu ? Je te cherche, je sais que tu es là avec moi et avec tous tes enfants. Peut-être ne suis-je pas suffisamment croyant pour me réjouir de n’être pas orphelin. Et par les temps qui courent, cette foi en un parent qui nous aime et nous protège vacille bien souvent dans mon cœur.
Je suis heureux de faire partie de la grande famille de St-Albert dont je reçois tant, c’est peut-être cela qui me permet de penser que je ne suis pas complètement seul.
Pour l’instant je ne puis que méditer sur les puissantes paroles du Christ en Lui disant : je te crois sur parole mais donne-moi des signes tangibles de ton attachement à moi. Déjà la lecture des témoignages de mes frères et sœurs de St-Albert m’encourage et me dirige sans doute vers cette lumière qui me permettra de me sentir profondément aimé par le Christ.
En attendant je me joins à tous ceux et celles qui célèbrent le printemps de la nature et celui de leur cœur et je les embrasse (on peut encore le faire à distance).
Vivre nos deuils
Jésus prépare ses disciples à son départ, à sa mise à mort qu'il sait imminente. Il sait combien ils seront bouleversés. Pour les aider à surmonter cette terrible épreuve, il ne les encourage pas par un simple "ça va bien aller". Il leur donne un point d'appui solide sur lequel ils pourront reprendre pied, quand la tempête sera passée. Et de fait, ça a pris 50 jours avant que les disciples accueillent effectivement l'Esprit promis.
Nous vivons presque tous actuellement une période de deuil. Pour Viviane, comme probablement pour d'autres personnes de notre communauté, le deuil d'un proche. Je leur offre mes sympathies. Pour d'autres le deuil d'un travail, d'une activité significative, de simples gestes quotidiens, ou d'un mode de vie. Est-ce que l'assurance que Jésus donne à ses disciples de ne pas les laisser orphelins peut m'aider aujourd'hui à repartir ? Là, je dois dire que je me heurte à mon manque de foi. Car si je crois que l'Esprit de Jésus m'habite, je doute qu'il puisse réellement agir en moi comme on le lit dans les évangiles. Pourtant… peut-être que je ne suis juste pas encore rendue à la Pentecôte. Il nous reste deux semaines pour nous y préparer. Jésus, augmente en nous la foi !
Pour finir, un extrait d'une poésie de la petite Thérèse, la sainte de Lisieux, qui a perdu sa mère très jeune, puis connu d'autres deuils. « J’ai besoin d’un cœur brûlant de tendresse ; Restant mon appui sans aucun retour ; Aimant tout en moi, même ma faiblesse… Ne me quittant pas la nuit et le jour ». Je n’ai pu trouver nulle créature qui m’aimât toujours sans jamais mourir; Il me faut un Dieu prenant ma nature, devenant mon frère et pouvant souffrir.
Je suis frappé par un drôle de paradoxe dans le texte. Non pas : Je ne vous laisserai pas orphelins, je reviendrai vers vous. Mais : Je ne vous laisserai par orphelins, je reviens vers vous.
Au présent. Comme si Jésus revenait déjà. Comme si, loin d’être dans un futur, après la mort, après la résurrection, la nouvelle aventure de Jésus avec ses disciples, elle commençait déjà là maintenant.
Et je me dis qu’il faut peut-être tout inverser. Se dire que les gens autour de nous, que l’on voit, touche, auxquels on parle, nous en sommes orphelins, parce qu’on ne les connaît toujours qu’à la surface ? On la connaît cette sensation : celle que même les gens les plus proches de nous, parfois, ils nous paraissent étrangers. Peut-être que les disciples ont ressenti ça aussi, devant ce Jésus si bizarre, voire devant ce Jésus qui parfois les rudoie, les réprimande, dont, parfois, ils ne comprennent rien. Ils en sont orphelins. Comme des parents vis-à-vis d’un enfant qu’ils ont l’impression de ne plus connaître. Ou l’inverse.
Peut-être que c’est dans cette amertume que retentit la promesse : Je sais que vous avez l’impression de ne pas me comprendre. Que je suis un étranger pour vous. Mais je ne vous laisserai pas orphelins, je reviens vers vous.
L’aventure ne fait que commencer. Une autre aventure, une autre manière d’être ensemble.
Une présence tellement absolue avec l’autre que la vie de l’un(e) coïncide avec la vie de l’autre : vous, vous me verrez vivant, et vous vivrez aussi.
Ce n’est pas une vie différente. C’est la vie pour de vrai. La vie telle qu’elle aurait toujours dû être. Le vrai « souffle » de vie, où il n’y a plus à craindre ni disparition, ni séparation.
J’ai vraiment besoin d’entendre ces mots pendant ces jours où toutes nos sécurités sont ébranlées, et où on nous suggère, on nous manipule constamment avec l’angoisse.
Un jour que nous étions à la piscine, mon petit-fils de 4 ans me dit à brûle-pourpoint : "Mamie, est-ce que tu vas m'aimer encore quand tu seras morte ?". Sa question me saisit au cœur, venant d'un si petit bonhomme, car j'entends :"Vas-tu m'aimer toujours ?"
N'est-ce pas la question qui nous habite tous et toutes, d'où que nous venions, une question qui court à travers le temps : "Vas-tu m'aimer toujours ?"
Cet amour, cette tendresse que Jésus a montrée à ses disciples (ses amis, disait-il) où s'en va-t-elle ? Où est-elle puisqu'il va mourir, puisqu'il est mort ? Seras-tu toujours avec nous ?
Et pourtant Jésus l'affirme : "Je ne vous laisserai pas orphelins." et il ajoute aussi "… tous les jours jusqu'à la fin des temps", il nous laisse son Esprit d'amour, et encore plus loin (si l'on poursuit l'évangile) "Je vous laisse ma paix, je vous donne ma paix."
Comme ces paroles lui ressemblent, comme il prend soin de ses amis avant son départ ! Comment ne pas les laisser rejoindre la soif de mon cœur, ma soif d'aimer aussi. En ce temps de pandémie où la présence de nos êtres chers nous manque si cruellement, où nous voyons nos frères et sœurs en souffrance, où nous vivons de l'impuissance, je prie pour entendre ces paroles et les recevoir loin dans mon cœur.