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Communauté chrétienne St-Albert le Grand



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Commentaires pour le 17e dimanche du Temps Ordinaire

Discerner ce qui est précieux pour nous ?

26 juillet 2020


Michel Rigaud

Le discernement c'est ce qui nous manque le plus. Oui nous sommes tous uniques mais pas tous extraordinaires. Nous ignorons trop souvent que Dieu nous aime de l'intérieur, car nous sommes trop conditionnés par tout ce qui est extérieur à nous (et par notre égoïsme qui nous voile notre conscience intérieure).      
Alors qu'en ce dimanche nous sachons discerner la valeur symbolique du pain et du vin qui nous sont offerts, pour en saisir la valeur concrète.


Renaldo Battista

Interpellé en songe par le Seigneur, le jeune roi Salomon lui demande le discernement afin de gouverner avec intelligence et sagesse (1R 3, 5.7-2). Cette capacité de discernement nous est précieuse, voire essentielle, dans une variété de situations personnelles, familiales ou communautaires, et professionnelles. Mais la question est de comprendre comment développer et renforcer cette habileté. 
La réponse nous est fournie par Matthieu, découvrir le « trésor caché », la « perle de grande valeur » (Mt 13, 44-52), et se les appropriés. En d’autres termes, il faut chercher à se brancher sur l’énergie créatrice qui anime l’univers, ce courant électrique qui illumine la vie. Ainsi, ces paroles, rapportées par Jean, prennent-elles tout leur sens : « Qui demeure en moi, comme moi en lui, porte beaucoup de fruit » (Jn 15, 5). 
Mais les obstacles sont variés et les distractions multiples qui nous éloignent de cette connexion avec le divin, avec notre centre vital. Les occasions sont nombreuses de nous perdre, au point de tomber en état d’acédie, ce désert spirituel, et ainsi émousser notre sens du discernement. Entretenons cette bonne terre dont nous parle Matthieu dans la parabole du semeur (Mt 13, 18-23).


Édouard Potworowski

Dans les prières les plus communes, on demande à Dieu la santé, une longue vie, assez d’argent pour subvenir aux besoins courants, et la victoire sur nos ennemis.     
Les personnes qui ont atteint un niveau spirituel plus avancé pensent plutôt au plus grand bien de tous, et ce faisant partagent dans une certaine mesure, les priorités divines. Comme Salomon, elles prient pour avoir un cœur qui saura discerner entre le bien et le mal pour pouvoir faire la volonté de Dieu. Cette prière rejoint celle de St-Ignace, adoptée par les scouts    
“ Apprenez-moi à vous servir comme vous le méritez… ”      
Plutôt que de demander à Dieu de régler nos problèmes, ne serait-il pas plus “sage” de Lui demander de nous donner la capacité de voir comment nous pourrions utiliser nos dons pour travailler le mieux possible à son Royaume ?


Antoine Paris

Le passage de Matthieu 13 comporte quatre paraboles qui, j’ai l’impression, peuvent être organisées deux par deux et de manière circulaire : la première, sur « un trésor caché dans un champ », fait écho à la quatrième, sur « un maître de maison qui tire de son trésor… », tandis que la deuxième, où, en examinant des perles, un marchand distingue « une perle de grande valeur », correspond à la troisième, où des pêcheurs distinguent « ce qui est bon » et « ce qui ne vaut rien ».
Or, les deux duos de paraboles ainsi formés présentent une différence.      
Celles du milieu opèrent une distinction forte : une perle plus précieuse que toutes les autres ; un tri entre ce qui est bon « dans des paniers » et ce qui ne vaut rien (« rejeté », voire « jeté dans la fournaise »).   
Alors que la première et la quatrième (les paraboles faisant intervenir un trésor) rejettent l’idée d’une différence et d’un tri. Le découvreur de trésor ne sépare pas le trésor du champ en le déterrant. Au contraire, il « le cache de nouveau » et achète les deux d’un coup. Quant au scribe, il « tire (en grec : il « jette hors ») de son trésor du neuf et de l’ancien », mais sans que la parabole précise que ce neuf et cet ancien iraient dans des directions différentes. Le scribe est un peu comme Jésus, qui prononce des paroles nouvelles, tout en reprenant des paroles anciennes (les textes de la Bible juive notamment), les unes et les autres étant intrinsèquement liées, voire inséparables.  
Séparer comme dans les paraboles de la perle et du filet ou ne pas séparer comme dans les paraboles du trésor ? C’est le discernement que je demanderais : ce qui est précieux pour moi doit-il être séparé de tout ce qui ne l’est pas (comme la perle de grande valeur, préférée à tout) ? ou est-ce irrémédiablement lié à tout ce qui, en apparence, est sans valeur, comme le trésor caché qui semble diffuser sa valeur à tout le champ ?   
Et si, ce qui est précieux, c’est ce que Dieu a semé en moi, dois-je le préserver, attentivement, en le protégeant du monde extérieur ? Ou alors, dois-je plutôt ne pas avoir peur qu’il se mêle à tout ce qui fait la vie, dans une bienheureuse impureté ? 
Donne-moi, Seigneur, le discernement de savoir quand séparer et quand unir.   


Christine Mayr

Quelle merveille, ces textes ; la promesse d’une abondance tout à fait gratuite, à une seule condition : qu’il faut la partager. L’abondance n’est pas pour moi, elle est pour nous. 
Je la vie spécialement pendant ce temps de confinement : les gens se saluent, se sourient, se parlent dans la rue, tant nous avons besoin les uns des autres. Faute de pouvoir faire beaucoup d’autres choses, je me promène chaque jour dans la belle nature, je rencontre la beauté, des animaux sauvages qui sortent de leur cachette, puisqu’il y a moins de monde en route. Personne âgée, je me rends compte de l’amour qui m’entoure, des services qui me sont fait avec si bonne volonté.   
Je me sens gâtée et j’en remercie Dieu.