« Commencement de la Bonne Nouvelle de Jésus-Christ, le Fils de Dieu » (Mc 1, 1), ainsi débute l’Évangile de Marc. Quel début enthousiasmant, surtout en cette époque où l’annonce de bonnes nouvelles n’est pas très fréquente!
Aussi, tenterons-nous de répondre à trois questions :
Quelle est-elle cette Bonne Nouvelle?
Comment pouvons-nous nous préparer à l’accueillir?
Quand s’actualisera-t-elle?
QUELLE EST-ELLE?
Pierre, dans la deuxième lecture, nous donne la réponse : « Car ce que nous attendons, selon la promesse du Seigneur, c’est un ciel nouveau et une terre nouvelle où résidera la justice. » (2P 3, 13) Mais qu’entendons-nous par « ciel nouveau » et « terre nouvelle »? Est-ce une réalité concrète, voire géographique, ou un espace intérieur, renouvelé, lumineux et accueillant? Ou les deux?
Au quotidien, ne sommes-nous pas tous à la recherche de bonnes nouvelles, de points de repère solides dans ce monde, où l’actualité est fertile en sujets alimentant la désespérance, les guerres meurtrières et fratricides, le dérèglement climatique et ses catastrophes naturelles, les limites de notre système économique et le partage inéquitable des richesses sur la planète, pour n’en nommer que quelques-uns?
Pour compenser notre mal-être individuel grandissant, nous assistons à une multiplication des réponses instrumentales, par exemple, les approches et techniques de relaxation, de méditation, de pleine conscience et de spiritualités diverses, le sport, le « body-building », les cours de cuisine, et j’en passe.
Mais l’offre chrétienne n’est-elle pas une voie riche à considérer? Encore faut-il retourner au message initial et retrouver sa fraîcheur originelle. La Parole évangélique est une Parole d’Amour, que chacun doit faire sienne dans un processus de transformation profonde de la conscience à travers des expériences vécues. Cette étape est essentielle à son partage avec d’autres, en effet cette appropriation ne doit pas être seulement individuelle mais aussi communautaire, car « quand deux ou trois sont réunis en mon nom, je suis là, au milieu d’eux. » (Mt 18, 20) La Bonne Nouvelle est faite pour être partagée.
Pendant un moment, le développement accéléré des modes de communication nous a fait miroiter la possibilité d’une cohésion planétaire plus grande, et d’une convergence de perspectives diverses et d’intérêts multiples. Hélas, souvent, ils semblent contribuer à notre isolement, à notre repliement sur nous-mêmes dans nos chambres d’écho. Nous sommes loin de la portée universelle de la Bonne Nouvelle du Seigneur qui nous a montré la Voie en donnant sa vie par amour pour nous.
MAIS COMMENT NOUS PRÉPARER À ACCUEILLIR CETTE BONNE NOUVELLE?
Dans la première lecture, le Prophète Isaïe nous rappelle la situation difficile du peuple hébreu, en exil à Babylone entre 587 et 538 avant notre ère. Dans son désemparement, ce peuple nous ressemble étrangement et a un besoin immense de consolation. « Consolez, consolez mon peuple, dit votre Dieu. » (Is 40, 1) Aussi, Dieu n’abandonne pas son peuple mais lui envoie un guide, une voix qui proclame, « Préparez à travers le désert le chemin du Seigneur. Tracez dans les terres arides une route aplanie pour notre Dieu. Tout ravin sera comblé, toute montagne et toute colline seront abaissées, les passages tortueux deviendront droits et les escarpements seront changés en plaine. » (Is 40, 3-4)
Nous aussi, nous avons un guide en la personne de Jean Baptiste qui proclame dans le désert un baptême de conversion. La notion de désert nous interpelle car ce n’est que dans le silence, intérieur et extérieur, que nos routes seront aplanies, nos ravins comblés, nos collines abaissées et nos passages tortueux redressés. Un défi de tous les instants dans notre monde agité.
Mais ce silence doit être habité et appeler la Joie de Noël. Le scintillement des lumières de Noël, les sapins décorés, les chants de Noël, le Messie d’Haëndel et l’Oratorio de Noël de Bach, sont autant de manifestations extérieures de notre désir profond de vaincre les ténèbres, d’accueillir la Bonne Nouvelle, de réaffirmer notre espérance et de donner sens à notre vie.
La période de l’Avent est un moment privilégié de préparation à recevoir de Jésus-Christ le baptême dans l’Esprit Saint, tel qu’annoncé par Jean-Baptiste.
MAIS QUAND S’ACTUALISERA-T-ELLE?
Comme le note Pierre dans sa deuxième lettre, « Le Seigneur n’est pas en retard pour tenir sa promesse, comme le pensent certaines personnes; c’est pour vous qu’il patiente : car il n’accepte pas d’en laisser quelques-uns se perdre; mais il veut que tous aient le temps de se convertir. » (2 P 3, 9)
Encore plus, le Royaume de Dieu se réalise maintenant, dans cette communauté, à travers la transmission de la Parole et son approfondissement, ainsi que les multiples actions qu’inspire le message évangélique. C’est au quotidien que se construit le Royaume et l’Avent ne fait qu’aviver le désir de son avènement, ici et maintenant, car comme le mentionne Saint Augustin, « Le bonheur c’est de continuer à désirer ce que l’on possède. »
En ce 2e dimanche de l’Avent, nous poursuivons notre marche vers Noël. Que notre espérance s’éclaire à la lumière des bougies de l’Avent! Bien certainement, la Bonne Nouvelle parfois ne semble pas nous rejoindre tant le bruit de fond est intense. Retrouvons alors un espace de paix à l’intérieur de nous et dans nos communautés. Dans nos moments de lassitude, apprenons la patience et rappelons-nous que « Pour le Seigneur, un seul jour est comme mille ans et mille ans sont comme un seul jour. » (2 P 3, 8)
Que notre attente soit active!