Célébrer l'eucharistie à Saint-Albert
Une recherche de foi vécue communautairement
Une communauté créative depuis 50 ans
Nous nous souvenons de Guy Lapointe
La Communauté Saint-Albert-le-Grand se raconte par les bulletins Étapes de 1966 à 2011
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Quelqu’un m’a dit : Il y a beaucoup de paroisses qui s’annoncent comme « communauté chrétienne », pourquoi parlez-vous tant de communauté ici? C’est vrai, nous insistons souvent sur l’aspect communautaire. C’est que dès le début, il y a plus de 50 ans, et encore maintenant nous voulons offrir et vivre pleinement quatre dimensions à notre vie communautaire : célébration, fraternité, recherche de sens et engagement.
Certains s’attachent davantage à une dimension plus qu’à d’autres et au cours des années, l’importance que chacun apporte à l’une ou à l’autre change selon son cheminement. C’est cela même qui constitue la trame de la vie de la Communauté.
Comme beaucoup d’autres, j’ai beaucoup de bonheur à en faire partie. J’espère qu’il en est de même pour vous.
Voici les textes pour le 26 janvier, 3e dimanche du temps ordinaire :
* Du livre de Néhémie ( Ne 8, 1-4a. 5-6. 8-10 )
* De l’épitre aux Corinthiens ( 1 Co 12, 12-30 )
* L’Évangile selon Luc ( Lc 1, 1-4; 4, 14-21 )
Malgré la froidure, des rencontres importantes s’annoncent :
Dimanche 26 janvier, repas communautaire pour le lancement du livre Le legs liturgique de Guy Lapointe. Lunch de 12 h à 12 h 30 suivi du lancement jusqu’à 14 h. Chacun apporte son goûter, on offrira du café. Le livre sera offert à un prix de lancement : 20 $. Il faut payer en argent (ni débit ni crédit). Les professeurs Ângelo Cardita, qui est à l’origine de cette initiative, et Guy Bonneau, directeur de la collection, seront présents.
Le jeudi 30 janvier prochain, le Centre culturel chrétien de Montréal tiendra une conférence animée par Jérôme Laviolette qui s’intéresse aux facteurs psychosociaux de notre dépendance à l’automobile, un sujet au cœur de ses recherches. Il propose aussi des stratégies concrètes pour promouvoir un système de transport plus durable.
La conférence a lieu dans notre église, à 19 h 30. L’entrée est libre et il y a une contribution suggérée de 15 $ ou plus.
Pour plus d’information, cliquez ici
Bonne semaine,
Michèle Beaulac
Présidente de la CCSA
514 739-4375
secretariat@st-albert.org
Une mère de famille désirant accroître la connaissance de l’Évangile chez son fils avait décidé de lui parler le plus souvent possible en utilisant des citations de l’Évangile. Ainsi, un matin, alors qu’il traînait dans le lit, elle lui dit : ‘Prends ton grabat, lève-toi et marche à l’école’. Celui-ci de lui répondre : ‘Femme, mon heure n’est pas encore venue’. Brillant, le jeune homme!
« Mon heure n’est pas encore venue ». Quelle réponse déroutante de Jésus à Marie qui l’informait qu’ils n’avaient plus de vin et qui devait sans doute attendre quelque chose de lui! Que veut dire Jésus? Son heure n’est pas encore venue! Est-ce à dire qu’il n’y a rien à espérer de lui? Ou bien, certes, son heure n’est pas encore venue, mais ne pourrait-elle pas advenir plus vite qu’on ne le pense? D’ailleurs, Jésus n’est-il pas venu à Cana accompagné de ses tout nouveaux disciples? Cette ambiguïté laisse à Marie un espace de liberté où elle décide, dans la foi, d’intervenir. Elle va trouver les serviteurs leur enjoignant de faire tout ce que Jésus pourrait leur demander.
Anne Soupa, cette théologienne française féministe, dans son livre intitulé ‘Marie comme vous ne l’avez jamais vu’, présenté d’ailleurs dans le magazine Rencontre, propose un commentaire lumineux de ce passage. Ainsi, affirme-t-elle que Jésus ‘bousculé par la confiance sans limites que Marie lui témoigne, va obtempérer’. Et plus loin, ‘À Cana, la sollicitation de Marie est capitale, car elle fait advenir l’heure que Jésus ne jugeait pas encore venue’. Poursuivant, elle soutient que s’il n’y a pas, contrairement aux autres évangélistes, de récit comme tel du baptême chez Jean, Marie est celle qui ‘a plongé son Fils dans son ministère public’. ‘Dès cette noce, se dit et pourra se redire la Bonne Nouvelle. Par le vin offert, qui remplace l’eau des jarres de la purification, se noue la nouvelle alliance. ‘En partageant le vin, le Christ Jésus invite déjà chacun et chacune à la fête de la résurrection’. L’heure de la noce est venue!
L’invitation est donc lancée à l’humanité entière : tous et toutes sont invités, quelle que soit l’époque, quel que soit le lieu! Dieu vient, en son Fils, faire alliance avec chacun et chacune de nous!
Et pourtant, à voir les choses, l’heure est-elle venue? Nous avons bien des raisons d’en douter. C’est pourquoi il nous faut être attentifs à ce que nous dit le prophète Isaïe. Celui-ci s’adresse aux exilés qui rentraient à Jérusalem. Beaucoup de déception. Ils sont mal accueillis par ceux qui s’y étaient établis. Le pays était loin de ruisseler de lait et de miel. Croyez et ne désespérez pas, les enjoint-il, car: « On ne te dira plus : ‘Abandonnée !’ À ta terre, on ne dira plus : ‘Désolation !’ Mais on t’appellera ‘Mon plaisir en elle’, et ta terre ‘Épousée’, car le Seigneur trouve en toi son plaisir et cette terre sera épousée. Comme un mari se réjouit d’une fiancée, de toi, ton Dieu se réjouira ». À l’alliance légale, une sorte de pacte entre un suzerain et son vassal comportant obligations et punitions en cas de désobéissance, Isaïe préfère l’alliance entre époux avec tout ce qu’elle peut comporter d’intimité, de respect mutuel, d’amour partagé, mais aussi de fécondité, de plaisir et de joie d’être ensemble. Crois et espère, dit Isaïe ! Travaille à t’établir ! L’heure vient !
Nous retrouvons l’attitude de Marie : croire et espérer. Marie, parce qu’elle croit, espère. Parce qu’elle croit, elle met les serviteurs à l’écoute de son Fils. Parce qu’elle croit, la mère conduit son Fils à manifester qui il est, à manifester sa gloire! Parce qu’elle a cru, d’autres, comme les disciples, croiront à sa suite.
L’heure tarde : crois et espère. Alors que Dieu invite l’humanité à nouer une alliance nouvelle avec lui, l’Église, au lieu de rassembler, malheureusement, par ses divisions, divise. Toutes les Églises sont conscientes de ce scandale et de leur contre-témoignage. Voilà pourquoi elles sont engagées dans un processus de dialogue en vue de refaire l’unité entre elles. Dans ce processus, nous avons pris conscience que nous sommes malgré tout unis sur des points majeurs. Cette année marque le 1700e anniversaire du Concile de Nicée où la nature divine du Christ est réaffirmée avec l’introduction dans le Credo de ce fameux ‘consubstantiel au Père’. Cet article de foi est commun à presque toutes les Églises chrétiennes. Plus près de nous, depuis le Concile Vatican II, des avancées spectaculaires ont été accomplies. Par exemple, les luthériens et les catholiques se sont entendus sur la justification, sujet de conflit depuis des siècles. Pourtant, certaines questions comme celle de l’ordination des femmes ont dressé des murs entre nous. Nous pouvons même avoir l’impression d’un essoufflement du mouvement œcuménique. L’heure semble s’éloigner.
Ne nous laissons pas abattre. Comme Marie, croire et espérer et aussi agir. « Faites tout ce qu’il vous dira ». Et que nous dit-il? Heureux les pauvres de cœur; heureux les miséricordieux; heureux les artisans de paix; heureux ceux et celles qui ont soif de justice. Et quand vous priez, dites ‘Notre Père qui es aux cieux’. Oui, faisons tout ce qu’il nous dit!
Le dominicain Emmanuel Durand qui vient de publier un volume sur l’espérance, livre dont je vous recommande la lecture, en cette année sainte placée sous le thème ‘Pèlerins d’espérance’ écrit : « Nous pouvons légitimement espérer l’impossible, mais tel que Dieu entend l’accomplir ».
L’heure est l’affaire de Dieu même si le signe de Cana montre qu’il est possible d’influencer les desseins de Dieu. Croire, espérer et faire tout ce qu’il nous dira ! En cette eucharistie, signe de l’Alliance nouvelle, entrons dans la noce. C’est l’heure de la foi et de l’espérance !