Un Esprit commun
Depuis Pâques je suis frappé d’entendre, dimanche après
dimanche, cette réflexion de Jésus : « J’aurais
encore beaucoup de choses à vous dire… ». Jésus
parti, il nous met en attitude d’écoute. Il y a des choses
de Jésus et de l’Évangile que nous n’avons pas
encore écoutées et saisies. C’est le temps de l’écoute
et de la confiance en l’Esprit.
Il faut parfois un violent coup de vent pour assainir l’atmosphère,
comme les apôtres l’ont vécu. On en a tous fait l’expérience,
tout comme les disciples. Nos sociétés et notre Église
n’échappent pas à cette règle qui semble inscrite
dans l’histoire comme dans la nature. C’est un signe d’un
nouveau départ. « J’aurais encore beaucoup de choses à vous
dire… Quand il viendra lui, l’Esprit de vérité,
il vous guidera vers la vérité tout entière… » Et
puisque nous avons reçu cet Esprit lors de notre baptême, à nous
maintenant de faire la vérité, non pas de dire la vérité,
mais de la faire, la faire surgir dans toutes nos situations de vie. Vivre!
Vivre en plénitude et pour toujours! Telle est l’aspiration
qui nous motive de toujours à toujours. Mais que de déceptions
parfois qui nous referment sur nous-mêmes et nous empêchent
de devenir des personnes en relation avec nous-mêmes et avec les
autres.
La Pentecôte, fête de l’Esprit, aboutissement de la
fête de Pâques. La vraie vie, nous rappelle le passage d’Évangile,
c’est l’Esprit. Que cette vie nous soit offerte, c’est
la grande révélation de Jésus. L’Esprit, souffle
de Dieu. Dieu est échange et don. L’accueillir, c’est
en même temps créer des solidarités avec les autres.
Voilà, le souffle… Tel un vent qui nous entraîne et
nous invite à repartir ensemble, à entendre dans sa propre
langue ce qui nous est dit. Le miracle n’est pas de parler des langues
différentes, c’est que tous comprennent dans leur propre langue.
Le souffle est un appel à sortir de soi, à nous mettre en
route avec d’autres, sachant que l’Esprit est avec nous. On
ne fait pas la route seul, on la fait avec les autres, en communauté.
Il s’agit d’entrer dans la dynamique, dans le souffle de l’Évangile,
sachant que la route ne sera pas facile, qu’il faudra se remettre
en question comme individu et comme communauté, mais sentant quand
même le souffle qui est en nous.
La Pentecôte n’est qu’un point de départ. Toute
la suite des Actes des Apôtres a pour but de montrer l’éclatement
de l’Esprit dans le monde. L’Esprit, tel un vent qui souffle,
une unité, non une uniformité, une vérité toujours à faire,
jamais fermée, jamais dogmatique. Tel est l’Évangile
que nous avons à vivre ensemble, en communauté. Avec un tel
dynamisme de l’Esprit nos pourrions changer le monde. À la
condition que nous travaillions ensemble, que la vie garde toujours le
souci de l’autre, des autres, de la rencontre, du travail en commun.
C’est pour cela que nous nous rassemblons chaque semaine, non par
une obligation, mais pour créer des solidarités, faire communauté,
continuer l’Évangile au quotidien de nos vies. L’Esprit
nous inspire pour construire le monde, un monde en communauté respectant
les différences, les langues qui nous permettent de comprendre ce
qui se dit de et dans l’Évangile.
C’est ce qui semble animer Yann qui désire être confirmé en
cette fête. Je lui laisse de compléter la réflexion à même
son expérience spirituelle…