Jour de l'An (A)
Les nouvelles Èves
1er janvier 2014
Daniel Pourchot
Mes amis, parmi vous beaucoup sont sans doute venus à Saint-Albert pour célébrer le premier jour d’une Nouvelle Année. Il est vrai que ce jour est bien le premier d’une nouvelle année selon le calendrier civil. Mais, savez-vous que l’année n’a pas toujours commencé le premier de janvier. En fait, c’est un édit du roi Charles IX de France qui, en son 39e article, fait du 1er Janvier le premier jour de l’année civile (1563). Auparavant, l’année commençait généralement à Pâques dont la date est mobile.
Certes, nous pouvons nous réjouir et faire des vœux en ce Nouvel An, mais aussi nous rappeler que, selon le temps de l’Église, ce jour est en fait celui de la Fête de Marie et, comme j’essaierai de le montrer, nous n’y perdons rien.
Les premiers chapitres du Livre de la Genèse nous expliquent comment Dieu créa l’univers, puis l’homme qu’il fit à son image, c’est-à-dire, un seul être en deux personnes, le couple, et tout vivait en heureuse communion.
Cette communion fut rompue, hélas, lorsque ce couple, séduit par Satan, transgressa l’interdiction que le Créateur leur avait faite de manger le fruit de l’arbre de la connaissance du bien et du mal. Et la sanction divine fut d’abolir la communion établie au commencement entre Lui et ses créatures.
Le mythe biblique fait de la première femme, Ève, la première responsable de cette catastrophe et de tous les maux qui s’ensuivirent.
Mais voici qu’aujourd’hui, nous pouvons célébrer la restauration de l’unité entre Dieu et sa Création, et ceci en partie grâce à celle que je nommerais volontiers la deuxième ou Nouvelle Ève. Il s’agit, bien sûr, de Marie, cette jeune vierge, fiancée à Joseph. Elle se soumet pourtant à la parole de l’Ange qui lui annonce qu’elle sera enceinte d’un fils nommé Jésus qu’on appellera le Fils de Dieu et dont le règne n’aura pas de fin.
Bientôt, d’ailleurs, et malgré les risques qu’elle a pris, Marie pourra faire éclater sa joie « à cause de Dieu, mon Sauveur, car il a bien voulu abaisser son regard sur moi, son humble servante. Oui, dès maintenant et en tous les temps, les humains me diront bienheureuse. » Bienheureuse, certes, d’être devenue la mère du Christ, notre Seigneur, Celui qui a rétabli la communion entre Dieu et tous ceux qui le reçoivent par la foi.
Témoignons donc notre respect, notre admiration et notre reconnaissance à celle qui, avec le Saint Esprit, a donné vie humaine à celui qui est notre Sauveur.
Simultanément, je pense à vous, mes amies, mères, épouses, filles, sœurs, que la foi réconcilie avec le Dieu sauveur et qui devenez ainsi de nouvelles Èves auxquelles moi et vous, mes frères, rendons hommage, puisque cette Fête nous en donne l’occasion - et, non seulement maintenant, mais aussi pour les jours et les temps qui viennent.
Enfin, comme les bergers qui viennent de contempler le petit enfant couché dans la crêche, prenons le chemin de nos foyers, en retenant et vivant ce que nous annonce et promet ce temps de la Nativité du Seigneur.