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Jeudi Saint (A)

17 avril 2014

  Refaire le geste du Seigneur

Guy Lapointe

Guy Lapointe

Comme il l’avait fait tant de fois, Jésus a désiré partager un dernier repas avec ses disciples. Soir d’un bonheur fragilisé par des rumeurs de mort, mais soir de bonheur quand même… Des liens encore fragiles se sont créés; ces liens sont inscrits à jamais dans leur histoire, dans leur corps. Ils ont communié à la présence de Jésus et à la présence les uns des autres, avant de vivre les événements de la mort. Le geste du lavement des pieds a pris tout son sens. C’était un geste de service, et d’accueil. Jésus demande à ses disciples : « Comprenez-vous ce que je viens de faire? Ce geste prend ce soir une autre dimension, puisqu’il résumait si bien le quotidien d’une existence partagée depuis plusieurs mois. Un auteur, un grand spirituel a écrit : « la dernière consigne de notre Seigneur, ce n’est pas d’aimer Dieu, mais de nous aimer les uns les autres » (Maurice Zundel). Dieu nous donne rendez-vous dans l’humanité.  Guy Lapointe

Jeudi saint. Des paroles ont été dites qui ont atteint les disciples et qui nous rejoignent ce soir. Comme nous, puisque c’est un travail de toute la vie, les disciples ne percevaient probablement pas tout le sens que prendrait la phrase : « mon corps donné pour vous ». Mais ils recevaient ces paroles inoubliables, paroles fondatrices. Jésus devait exprimer le sens qu’il donnait à sa mort avant que les événements ne s’enchaînent. Un heureux moment à une heure si incertaine, si trouble. Heure magnifique d’un repas où Jésus parle de l’amour dont nous aurons tant besoin pour vivre d’espérance. Oui, c’était bien la dernière soirée, les derniers moments qu’il passait avec ses disciples, à la veille de sa mort. Nous avons probablement vécu des moments semblables avec des personnes aimées.               

Jeudi saint. L’un des moments les plus significatifs de nos rassemblements liturgiques. Soir à la fois d’action de grâce et lourd de tout ce qui a été vécu et annoncé.    

        
À notre tour, ce soir, nous aurons le goût de partager, en refaisant le geste de nous offrir les uns aux autres le pain et la coupe en mémoire de Lui et de toute sa vie, en mémoire aussi de notre propre vie que nous désirons meilleure. Entendre ses dernières paroles, et nous en souvenir. C’est un repas où la joie et l’intériorité sont présentes. Dans la mémoire de Jésus, nous traversons la mort pour habiter le monde de la résurrection. Voilà pourquoi ce soir la table est si grande, si longue. Elle traverse notre assemblée.     


Notre célébration se terminera dans une écoute de ces paroles dernières, mais qui sont comme le commencement de notre expérience de vie et de foi, de la mémoire de cet homme qui a ouvert le chemin de Dieu dans notre monde pour nous rendre plus humains. Oui, c’est de la vie dont il est question, ce jeudi soir, même si la mort n’est jamais loin.   

Communauté chrétienne Saint-Albert-Le-Grand de Montréal