Voir le déroulement de ce dimanche
22e Dimanche du Temps Ordinaire (B)
Commentaire pour la célébration de la Parole, Mc 7, 1-2. 5-8. 14-15
30 août 2015
Christine Mayr et Francine Devroede
« Écoutez-moi tous, et comprenez bien » nous dit Jésus.
Mais ça peut être difficile, comprendre et se faire comprendre!
Nous n’avons jamais vu Dieu, - mais il nous parle!
À travers des bouches humaines nous entendons sa Parole :
Moïse – Jésus – les Apôtres – nos voisins et voisines – des inconnus mêmes nous parlent de Dieu. - Entendons-nous?
Mais il ne suffit pas d’entendre, nous dit Jésus.
Il faut aussi comprendre.
Ça veut dire quoi: comprendre? Quel est le sens du mot?
C’est un mot composé :
il y a le préfix ‘com’ qui égale ‘avec’, et le verbe prendre : prendre avec? - être pris avec?
Être pris avec la Parole, - se laisser habiter par elle, pour la mettre en pratique, pour qu’elle devienne Parole vivante qui donne la vie?
Est-ce cela, comprendre?
Mais ce n’est pas toujours facile, car écouter et comprendre ne vont pas de soi.
C’est plutôt un effort, - ça prend deux : L’un qui parle : Dieu, et l’autre qui écoute et essaie de comprendre, si non les mots tournent en rond dans le vide et ne donnent pas de fruit.
C’est un long et lent apprentissage pour chacun de nous, pour toute son l’Église : ce dialogue entre Dieu et nous.
Oui, Dieu nous parle.
Il est présent parmi nous dans sa Parole, comme dans l’Eucharistie.
(N’oublions jamais l’Eucharistie).
Il est présent, sommes-nous prêt à nous laisser habiter et transformer par sa Parole?
Sommes-nous prêt à vraiment célébrer la Parole dans laquelle Dieu se donne et nous questionne et nous répond et nous parle encore de nouveau?
À chaque nouvel instant de notre vie il nous parle.
Il est là, vraiment là - comprenons-nous?
Christine Mayr, 30-08-2015
Nous avons d’abord écouté Moïse enseigner au peuple juif les commandements et les décrets du Seigneur, « le Dieu de vos pères », pour qu’il les mette en pratique et ainsi, dit-il, « ils seront votre sagesse et votre intelligence aux yeux de tous les peuples. »
La loi de Moïse, une loi juste qui dicte au peuple d’Israël la volonté du Seigneur.
Puis, nous avons écouté Marc nous raconter une autre de ces situations où Jésus essaie de faire comprendre aux plus puritains des Juifs que « les doctrines qu’ils enseignent ne sont que des préceptes humains. » Il leur dit : « Vous laissez de côté le commandement de Dieu pour vous attacher à la tradition des hommes. »
Des enseignements contradictoires? On nous apprend les bonnes manières, les choses à faire et à ne pas faire, on nous apprend aussi à faire le bien, à partager nos surplus; ainsi, nous dit-on, nous serons de bons citoyens, de bonnes personnes, de bons chrétiens et nous accomplirons la volonté de Dieu. Selon Jésus, ce n’est pas assez…
Jésus n’a pas renié la loi de Moïse, il n’a pas dit de ne pas suivre les préceptes des anciens; il leur a donné du cœur, il en a pris des distances quand il sentait qu’ils étaient contraires aux besoins humains. Ainsi, pour ne nommer qu’un exemple, il a opéré des guérisons le jour du sabbat. Comme Matthieu nous le dit au chapitre 22 : « (Jésus) interprète la Loi à la lumière de deux commandements majeurs : l’amour de Dieu et l’amour du prochain, qui peuvent conduire à en enfreindre momentanément certaines prescriptions. »
Nous avons beaucoup parlé de confiance ces derniers dimanches et je me demande si ma confiance en Jésus est assez grande pour mettre de côté ma façon de voir les choses et me laisser imprégner par son enseignement, sa Parole, son exemple; je me demande si je laisse mon cœur ouvert pour répondre avec amour à l’appel de mon prochain et non pas juste faire le bon geste sans y mettre un peu de moi. Je ne comprends pas toute la portée de la parole de Dieu, j’ai souvent de la difficulté à en saisir le sens; en la lisant, en l’écoutant encore et encore, j’espère arriver à l’entendre comme m’étant destinée, à moi, à la condition de laisser mon cœur l’emporter sur ma tête…
C’est quand même impressionnant de savoir que Dieu est si proche de nous dans la personne de Jésus qui a vécu son humanité dans notre monde, qui n’a jamais rien écrit, mais qui n’a cessé de parler de son Père, du Royaume à bâtir, de la vie éternelle. Il a dialogué avec les gens, Il leur a enseigné, Il les a touchés, Il les a guéris. Son souci premier a toujours été les autres, leurs besoins et Il a dépassé la Loi pour être proche des humains; ainsi, Il a tant marqué ceux qui l’ont suivi que c’est à travers eux que nous apprenons qui Il est et que nous recevons sa Parole.
Saint Jacques nous dira plus tard de ne pas nous contenter d’écouter la Parole mais de la mettre en application, comme l’ont fait les disciples de Jésus après sa résurrection.
Ma foi, ma confiance en ce Jésus et en sa Parole sont-elles assez vraies que je veuille vivre mon humanité comme il a vécu la sienne, dans le respect des préceptes justes et dans l’amour?
La Parole de Dieu en appelle tellement à ce qui est en nous de plus vrai qu’elle peut nous bousculer, nous intimider. Faisons confiance en ce Dieu fait homme qui nous a laissé la Parole de vie et qui nous demande tout simplement de l’entendre au plus profond de nous-mêmes, et de la vivre, en communion avec tous les humains.
Francine Devroede