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14e Dimanche du temps ordinaire (A)

9 juillet 2017

Zacharie 9, 9-10

Matthieu 11, 25-30

Venez et vous trouverez le repos…

Yvon D. Gélinas

 

Jésus proclame une bénédiction, un hymne d’action de grâce adressé au Père. Il a caché aux sages son visage et il l’a révélé aux tout-petits tel qu’il apparaît en la personne et le comportement de son Fils Jésus. C’est un acte de bienveillance de la part du Père : il prend l’initiative et il exprime ainsi un choix : les petits de préférence aux sages de ce monde. Mais pour nous se formule une interrogation : qui sont ces sages et ces petits ?          

Dans le contexte de l’Évangile de Matthieu, au milieu de tant d’efforts, de la part de Jésus, pour se faire entendre et reconnaître en présence de tant d’argumentations et de refus de leur part, on reconnaît tout de suite, les scribes et les pharisiens, ceux qui croient tout savoir de Dieu et de ses desseins, ceux qui se donnent pouvoir de codifier ces desseins en des lois tatillonnes et lourdes à porter et respecter. Il ne s’agit nullement d’un rejet de l’intelligence et de la raison. Il s’agit de ceux – et celles –  qui en tous les temps et occasions refusent ce qui les dépasse, ce qui est au-delà du matériel et du visible, ce qui souvent aussi les prive de leur sentiment de supériorité et de pouvoir.      

Ne nous méprenons pas non plus sur le sens des autres appellations. Ces petits qui ont vu Jésus et ont reconnu en lui la parfaite image d’un Dieu qui est Père, ne sont pas des enfants ou des naïfs prompts à s’accrocher à tous les espoirs qui leur promettent la libération de leurs faiblesses et de leurs peines. Oui, en un sens ils sont des enfants et des naïfs dans l’humilité et l’ouverture de leurs cœurs, dans la pureté et la droiture de leurs consciences : ils savent reconnaître leurs fragilités, leur besoin d’un appui qui leur permettrait de diriger leurs vies avec une certaine audace, un certain bonheur.         

Ils sont les enfants de Dieu, ceux et celles de tout âge, de toutes conditions sociales, de toute intelligence ou éducation, qui savent reconnaître la vérité d’une parole et d’une personne. Ils savent voir en Jésus une démarche de libération et de liberté, une parole appuyée sur un vécu confiant et espérant qui sait le poids et la dureté du métier de vivre, une démarche qui voit et accueille l’autre en sa grandeur et en sa recherche d’une voie possible et honnête. 

La Parole de Jésus a été jusqu’ici en ce passage d’Évangile, bénédiction, louange et expression d’un Dieu qui est Père tendre et miséricordieux, un Dieu qui tend la main à qui cherche sens à la vie, à sa vie. Voici maintenant que cette Parole devient appel et consolation. Venez à moi, je suis doux et humble de cœur. C’est-à-dire : « Je ne force pas votre démarche, je ne l’impose pas : Venez ! Je ne chargerai pas vos épaules d’un joug de codes et de lois : je connais votre condition et vos possibilités. » Un appel, une réponse à ce qui pourrait être une détresse, une recherche parfois au cœur d’une nuit. Une promesse surtout : Vous trouverez le repos pour votre âme. Non pas la facilité, l’irresponsabilité, la passivité, mais un repos véritable, celui de la liberté et de la paix de Dieu.       

La liberté qui décharge des préoccupations encombrantes et inutiles de lois humaines qui ne servent qu’à se donner mérite aux yeux de Dieu. Une liberté, capable de lois et d’encadrements qui sont avant tout réponses à la bienveillance du Père.       

La paix qui est encore ici repos parce qu’elle donne confiance, et appui. Je ne suis pas seul sur le chemin de la vie ; j’ai un guide qui veille sur mes pas et me donne courage devant non seulement les graves obstacles rencontrés, mais même quand vient le moment de poser le pied sur le caillou qui pourrait être occasion de chute.       

Une parole d’évangile qui semble presque dite pour un temps d’été : ce besoin de repos et de paix. Mais une parole qui est aussi de toutes saisons. Après tant d’expressions du radicalisme de l’Évangile, voici une Parole qui est tout simplement Bonne Nouvelle, qui dit un Dieu juste, saint, exigeant souvent, mais qui est toujours pour tous, un Père bon et généreux, un Père prodigue.

Que ce message de Jésus nous rejoigne au cœur de nos vies, au plus concret de nos vies. Venons à Jésus. Disons-lui les plus sincères de nos désirs, les plus lourdes de nos peines, les plus lumineux de nos bonheurs. Il nous y invite, Il est doux et humble de cœur.  
    

 

 

Communauté chrétienne Saint-Albert-Le-Grand de Montréal