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22e Dimanche du Temps Ordinaire (A)
3 septembre 2017
Passer à travers et vivre
Christine Mayr
Après avoir lu les textes proposés pour le 22e DTO, l’équipe de préparation a réagi comme Pierre : Nous avons dit d’abord : « Ces textes sont trop douloureux, évitons-les et prenons plutôt ceux de la fête du travail, qui sont très réconfortants. Ils nous disent: « Ne vous faites pas de soucis, votre Père céleste sait de quoi vous avez besoin". »
Nous étions donc devant le choix de la facilité d’un côté, et du défi de l’autre.
Ce qui finalement nous a décidés, c’était la personne attachante de Pierre, qui nous a accompagnés depuis déjà plusieurs semaines : Pierre, choisi par Jésus pour être témoin de la transfiguration, Pierre, qui dans un élan spontané de foi, marche sur l’eau — et coule aussitôt qu’il doute et a peur. Pierre, qui se fait féliciter par Jésus, car, inspiré par Dieu, il a reconnu en Jésus le Messie. Mais aujourd’hui Jésus l’appelle « Satan » c’est à dire « adversaire ». Il lui reproche de penser comme un homme et non pas comme Dieu.
Ce même Pierre, qui au moment de la Passion renie trois fois Jésus, et — plus tard — répond trois fois à la question : « M’aimes-tu » avec un « Oui, tu le sais! »
Ce disciple, choisi par Jésus, n’est donc pas un homme parfait. Il nous ressemble; et cela nous donne de l’espoir :
C’est comme si Dieu ne semblait pas regarder nos forces et nos faiblesses, nos réalisations ou nos échecs. Non, tout ce qui semble compter pour lui, c’est notre désir d’aimer et de nous laisser aimer par lui. Quel réconfort! Comme ça ressemble enfin au « Ne vous faites pas de soucis »!
Qu'est-ce que Jésus reproche au juste à Pierre?
Probablement pour la première fois Jésus a parlé ouvertement de la souffrance et de la mort qui l’attendent s’il veut rester fidèle à sa mission.
Et Pierre, tellement humain, réagit spontanément; « Cela ne t’arrivera pas! »
Jésus le traite comme « adversaire ». Sa réaction est trop limitée, déclare-t-il. Elle ne suffit pas. Il faut penser plus large, plus loin; ne pas penser comme un homme, mais comme Dieu, même si ce n’est pas facile.
Car Jésus a connu, lui-même, la tentation de vouloir éviter la souffrance et la mort. Au Jardin de Gethsémani, il a prié : « S’il est possible que je ne boive pas de cette coupe… Mais que ta volonté soit faite. »
La volonté de Dieu est plus importante pour Jésus que sa peur. Faire la volonté de Dieu — il l’a annoncé encore et encore — c’est de donner sa vie aux autres, de ne pas vouloir la sauver jalousement, — de ne pas dire à l’autre « Cela ne t’arrivera pas » mais « N’aie pas trop peur, je suis avec toi, je reste avec toi dans ta souffrance. Tu n’es pas seul!»
Et il ne l’a pas seulement dit. Il l’a vécu, il nous l’a montré avec sa vie et sa mort. Et Dieu l’a relevé de la mort. Nous sommes ses disciples, cela nous est promis, à nous aussi.
Pourtant, il n’y a pas d’autre moyen de passer d’un jour à l’autre, que de traverser la nuit, aussi bien, aussi mal qu’on peut. Mais nous ne sommes pas seuls. Dieu est là.
Après chaque nuit, le matin se lève. C’est comme ça! Amen.