Action de Grâce et baptêmes de Fabiana et de Lucie-Marie
8 octobre 2017
Isaïe 25, 6-10a; Matthieu 22, 1-14; Rm 8, 14-17
Répondre à l'invitation?
Avouez que ce n’est pas un passage d’Évangile facile à entendre. « Jésus se mit de nouveau à parler aux grands prêtres et aux pharisiens ». Depuis quelques dimanches, Jésus n’arrête pas de parler en paraboles aux grands prêtres et aux pharisiens, comme si ceux-ci refusaient d’entendre quelque chose de fondamental.
À lire et à écouter ce passage de Matthieu, me revenait toujours cette image : Dieu qui fait la fête pour son Fils. Les invités ne veulent rien savoir de cette invitation, même si le roi les envoie chercher — et ça joue dur — . Jésus les invite à ne pas se considérer comme propriétaires des dons de Dieu, et en définitive de Dieu lui-même.
Les pharisiens et les grands prêtres sont les maîtres de la maison. Un maître de la maison est celui qui invite et il ne peut être du côté des invités. Alors le roi ouvre son invitation à tous venants, à toutes les personnes qui ont le goût de fêter. Cela ne ressemble-t-il pas à ce qui se passe souvent dans nos vies et dans la proposition de l’Évangile. Évidemment pas toujours avec une telle intensité. Sommes-nous de ceux et celles qui veulent célébrer ce que Jésus a apporté au monde et ce qui se passe souvent dans nos vies et dans le monde?
En entendant cette parabole, je me suis rappelé aussi qu’à chaque fois que nous répondons à l’invitation de participer à l’eucharistie, nous entendons juste au moment de partager le pain et la coupe cette parole : « Heureux les invités au repas du Seigneur ».
Rappelons-nous aussi que le repas du Seigneur n’est pas réservé aux bons, et interdit aux mauvais. Il est proposé à tous, croyants ou non. Le message, l’invitation s’adresse à tout le monde. Il suffit d’accepter d’y être invité et de répondre au désir de Dieu qui nous invite. Le Royaume de Dieu n’est pas une société de gens parfaits, mais des pécheurs pardonnés
Souvenons-nous que ceux et celles qui obéissent à toutes les lois de Dieu et de l’Église comme le font les pharisiens, ne sont pas pour autant dignes de la fête.
Souvenons-nous encore qu’accepter de participer à ce repas, c’est accepter d’être revêtu de la tendresse de Dieu. Accepter d’être un parmi tous les autres que Dieu invite.
Souvenons-nous enfin que personne ne peut revendiquer le droit de partager le pain et la coupe ou refuser ce droit à un croyant. Il est important de se sentir invité, de porter « l’habit de noce » et de répondre au désir de Dieu qui nous invite.
Aujourd’hui, nous sommes invités à accueillir deux enfants qui seront baptisés. La naissance d’un enfant, c’est toujours la vie qui recommence, la vie qui nous tire en avant. Et quand il s’agit de vivre le baptême, c’est un geste de confiance en Dieu. Célébrer le baptême de Fabiana et de Lucie-Marie, c’est, pour les parents, répondre à une invitation. Ils espèrent et désirent que leur enfant grandira en répondant à l’invitation de s’ouvrir à la vie de Jésus. Oui, le baptême est une invitation à laquelle les parents répondent. Baptiser un enfant, c’est souhaiter lui transmettre l’espérance d’une vie en plénitude, telle que Jésus nous l’offre. Et pour les enfants, j’ose espérer que ce que le Dieu de Jésus peut représenter pour vous, les parents, vous pourrez inspirer votre enfant dans sa façon de vivre, tout en lui laissant le choix des grandes orientations de la vie. Et pour les enfants, c’est apprendre à naître, et se sentir invité par le Dieu de Jésus.
Le baptême ne sera qu’un simple geste dans la mémoire de Jésus. Mais ce geste est une invitation à naître à la vie de Dieu, à naître dans le monde qui a tant besoin d’amour et d’ouverture. Le baptême est une manière de répondre à l’invitation de Jésus. C’est ce que je souhaite à Fabiana et à Lucie-Marie et c’est ce que je souhaite à chacun et à chacune.