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2e Dimanche du temps ordinaire (B)

14 janvier 2018

Sommes-nous des chercheurs de Dieu?

Samuel 3, 3b-10.19

Jean 1,35-42

Bruno Demers

Êtes-vous des chercheurs de Dieu? Sommes-nous des chercheurs de Dieu?
Au début du temps liturgique ordinaire, il peut être bon de réfléchir à cette question.
Car, en effet, nous pensons bien être des chercheurs de Dieu. Nous nous retrouvons régulièrement ici pour l’eucharistie. Nous essayons d’agir selon l’Évangile. Nous ne nous contentons pas de prier. Nous soutenons ou agissons pour aider les nécessiteux. Nous suivons l’actualité religieuse internationale. Nous nous intéressons même aux autres religions. Oui, nous sommes des chercheurs actifs de Dieu!    
Bruno DemersEh bien, il faut avoir le courage de reconnaître que nous sommes dans le champ!
Nos Écritures fondatrices, la tradition de l’Église, plusieurs grandes figures du christianisme nous disent que, quand il s’agit de la recherche de Dieu, une telle attitude organisée, planifiée échoue toujours. La vraie recherche de Dieu est, au contraire, beaucoup plus semblable à l’attitude de quelqu’un qui, après s’être assis, écoute.
Car Dieu, en définitive, n’est pas quelque chose à faire, un projet à mener à terme. Il est plutôt quelqu’un à recevoir. Et quand on reçoit quelqu’un, on commence par s’asseoir et écouter.   

Tu m’as appelé, me voici! Trois fois avant de le reconnaître, le jeune Samuel est appelé par le Seigneur. Trois fois parce que, dans la Bible, le chiffre 3 exprime la réalité profonde d’une parole ou d’un fait. Samuel ne sait pas ce qui se passe. Il ne connaît même pas Dieu. C’est le prêtre Éli qui va lui en parler, qui va l’instruire. Même chose pour nous encore aujourd’hui. C’est souvent par l’entremise de quelqu’un d’autre que nous réalisons que nous sommes appelés nous aussi. Avant même que nous le cherchions, c’est Dieu qui nous appelle, qui nous cherche.         
Samuel est appelé par son nom et il répond dans l’élan de son cœur :
Me voici. Parle Seigneur, ton serviteur écoute! Écoute Israël, le Seigneur est notre Dieu. Heureux ceux qui écoutent la Parole de Dieu et qui l’observent.


Écouter : c’est le modèle de la disponibilité totale pour rencontrer Dieu. S’asseoir, écouter, c’est la seule attitude possible quand nous voulons nous imprégner par une vérité plus grande que nous. Pour connaître le secret d’un ami, il n’y a qu’un seul moyen : l’écouter. Surtout si cet ami a des choses graves à nous dire et que nous les ignorons.
Beaucoup de gens et nous-mêmes à l’occasion cherchons sincèrement et activement Dieu mais, pour ainsi dire, nous ne l’écoutons pas toujours. Nous nous fabriquons alors un Dieu à notre idée, selon nos désirs et très vite, la vie nous montre que cette idée construite n’était pas la bonne. Certains se découragent et abandonnent. Mais ils ne se sont pas demandés si Dieu n’a pas dit lui-même qui il était, s’il n’a pas lui-même parlé. Ils veulent atteindre Dieu par leurs propres forces, s’élever eux-mêmes jusqu’à lui. On ne trouve pas Dieu en bâtissant soi-même une Église dans laquelle on s’installerait ensuite pour y rencontrer Dieu.

Que cherchez-vous? Même grande question dans l’évangile de ce matin. À des disciples qui ont déjà cheminé avec Jean-Baptiste, ce dernier les dirige vers Jésus. Rabbi, maître, où demeures-tu? Non pas « D’où viens-tu? » comme on demande souvent à quelqu’un qu’on rencontre pour la première fois. Mais vraiment : « Où demeures-tu? » Dans les écrits de Jean, le mot « demeurer », qu’il utilise plusieurs fois, ne signifie pas seulement « habiter » mais exprime l’union profonde du disciple à son maître. Celui qui demeure en moi, demeure en Dieu. Si nous nous aimons, Dieu demeure en nous.

À nous qui cherchons Dieu, la liturgie de l’Église propose ce matin le récit de l’appel des premiers disciples chez Jean. Cela pour nous aider à prendre conscience que Dieu déjà nous appelle, nous cherche : Venez, écoutez et vous verrez. Derrière chaque page d’Évangile, il y a le récit d’une rencontre déterminante ave Jésus qui a changé André, Simon-Pierre, Jean, Marie-Madeleine, Zachée, la Samaritaine, etc. Chacune de ces personnes s’est senti rejointe et comprise. Et on constate que cela engendre un nouvel enthousiasme pour le Royaume et pour la solidarité avec les autres.

Pendant tout le reste de l’année liturgique, nous écouterons les récits d’autres rencontres déterminantes où des gens ont réalisé que Dieu cherchait à entrer en contact avec eux. Des récits qui veulent éveiller en nous la possibilité de telles rencontres aujourd’hui. Les premiers chrétiens nous disent que c‘est en prenant la peine de nous asseoir et d’écouter ensemble la Parole de Dieu, que nous pouvons rencontrer le Dieu de Jésus Christ, et non pas le Dieu que nous imaginons, que trop souvent nous fabriquons à notre mesure.

Bruno Demers

 

 

Communauté chrétienne Saint-Albert-Le-Grand de Montréal