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3e Dimanche de Pâques (B)
15 avril 2018
Il est toujours présent parmi nous
… lui-même fut présent au milieu d’eux. Alors que les apôtres parlaient entre eux de l’aventure des deux disciples qui allaient vers Emmaüs et comment ils l’avaient reconnu au cours d’un repas lorsqu’il rompait le pain, soudain, sans bruit, sans éclat, il était la présent devant et avec eux. Les disciples sont alors dans la crainte. Ils sont encore plongés dans le deuil de son absence. Est-ce bien lui, Jésus ? Ne serait-ce pas qu’une illusion, un mirage, la projection de leur désir de voir Jésus encore présent avec eux ? Non. Il est présent. Vraiment présent Jésus malgré les portes verrouillées du lieu où ils se trouvent, les portes verrouillées de leurs peurs de vivre encore la désespérance qui viendrait d’une autre aventure sans lendemain, malgré les discours trop enthousiastes d’abord des femmes du groupe, puis de ces deux-là qui allaient vers Emmaüs. C’est bien le même Jésus qui marchait avec eux sur les chemins de la vie et de la mission. C’est bien le même : il partage avec eux les restes d’un repas et il leur parle de paix. Il est là, présent, visible, mais différent encore, d’une présence différente mais bien réelle.
C’est bien ainsi qu’il en est encore pour nous. Il y a si souvent le sentiment de l’absence, de l’oubli, le sentiment qui naît de l’inquiétude d’être oublié, laissé seul .Et pourtant, il est là, il est présent. On le découvre dans l’écoute et la lecture de sa parole qui provoque et console. On le découvre aux chemins de nos vies, aux moments que souvent nous n’attendions pas. C’est lui qui met au cœur ce pardon qui semblait impossible. C’est lui qui ouvre à tant d’espoirs qui donnent des mains à nos volontés de justice et de paix. Il est là malgré notre facile indifférence quand les choses ne sont pas immédiatement visibles.
Il est là malgré tant de signes de son absence. Ne pensons qu’au mal encore présent en nous malgré nos désirs du bien et du bon. Malgré le mal autour de nous dans le monde, l’injustice du mal. Malgré, oui malgré, il est présent parce que dans les situations difficiles et les peines, devant les images de malheurs et de guerres, se découvrent, parfois bien humblement, bien timidement, des lumières de solidarité, de recherches de bonne entente, et ce goût intarissable de la vie. Oui, il est avec nous sur tous nos chemins, tournant notre regard vers la beauté du monde, la beauté de la vie qui, comme un trait de lumière, se fraient une entrée au plus sombre de nos tunnels.
Comme pour les disciples, il nous apporte la paix. Qui n’est pas que le calme immédiat et intermittent, l’absence d’anxiétés et d’insurmontables soucis, mais une force. La force de prendre en main notre monde, si petits soient nos efforts, apparemment si fragiles nos possibles.
Comme pour les disciples, c’est à nous qu’il appartient d’être ses témoins, de reprendre ses gestes de justice et de paix. Être témoins de sa parole. D’une parole qu’il faut écouter et recevoir. Une parole qu’il faut intégrer à nos vies. Une parole qui doit guider notre vision et notre critique du monde et des autres, notre action sur ce monde et pour les autres.
Oui vraiment, malgré un réel sentiment d’absence, parfois si lourd, malgré notre désir de le voir en chair et en os, il est là présent avec nous et pour nous sur nos chemins de vie, sur les chemins de toute vie. Peut-être plus encore sur ces chemins où tant de femmes et d’hommes, dans l’obscurité, l’indifférence ou le doute, cherchent des signes de vie, une présence de la vie.
Enfin, comme pour les disciples, il nous rassemble au mieux, chacun, chacune et tous ensemble, autour d’un repas partagé. Repas de sa mémoire. Repas de son pain, de son vin, repas de son corps et de son sang. Repas de sa vie, de notre vie.