23e Dimanche du Temps Ordinaire
9 septembre 2018
« S'ouvrir à soi et aux autres »
C’est un hasard, mais un heureux hasard. Dans le même mouvement que nos chants, nos silences et nos prières, les trois passages bibliques que nous venons d’entendre expriment très bien ce que nous voulons célébrer en ce dimanche de la rentrée. Prendre conscience de ce que nous sommes les uns les autres, respecter les différences entre nous, s’ouvrir à soi et aux autres. St-Jacques dit : « Dans votre foi en Jésus Christ… n’ayez aucune partialité envers les personnes ». Dans le même mouvement, Isaïe insistait : « Soyez fort, ne craignez pas, voici votre Dieu ».
L’évangéliste Marc, lui, nous présente Jésus marchant dans un territoire étranger où il rencontre beaucoup de malades qu’il guérit. Le risque de ces récits serait que nous n’y voyons que l’extraordinaire. On amène à Jésus un sourd et muet. Il le prend à l’écart et le guérit en le touchant et en lui disant Effata! c’est-à-dire : Ouvre-toi! Mais qui est ce sourd-muet, cet homme sans nom? Un passant de L’Évangile ou bien vous, moi? N’est-ce pas aussi chacune et chacun de nous que Jésus veut guérir de sa surdité et de son mutisme spirituels : « Ouvre-toi… »?
Cette invitation de Jésus à nous ouvrir s’accompagne d’une autre invitation qui est de se simplifier la vie, de faire de la place en soi. Renoncer à tout ce qui nous encombre, à tout ce qui nous empêche d’avancer, d’aller à l’essentiel. Rendons-nous disponibles à la vie, au monde et à Dieu. C’est une réflexion toujours à renouveler…
En ce dimanche de la rentrée, les trois passages entendus, et particulièrement le passage de l’évangile de Marc, offrent un temps pour faire le point et repartir avec bien des questions. Qu’est-ce qui m’encombre? De quoi est-ce que j’ai le désir de me libérer? Quels soucis me rongent? Comment puis-je abandonner une certaine sédentarité spirituelle pour devenir un nomade intérieur, pour me rendre disponible aux appels de la vie, aux grands vents de l’Esprit? Vers quels territoires nouveaux de la vie humaine, de la vie du monde, je me sens appelés à aller; aller découvrir, explorer, rencontrer, aimer; aller vivre. À quoi ressemble mon /et notre chemin de foi?
Effata… Ouvre-toi. Les mots et les gestes de Jésus ne sont pas plus faciles à vivre aujourd’hui qu’il y a deux mille ans. Pour qui réfléchit à la place, au rôle de nos communautés chrétiennes dans le monde d’aujourd’hui, ces mots et ces gestes sont essentiels.
Effata… Ouvre-toi. Dieu, aide ton Église qui en a tant besoin, particulièrement par les temps qui courent. Aide chacune et chacun de nous à porter l’Évangile comme un appel. Comme un appel à regarder sa vie en face, libre de choisir son chemin. Faire de notre communauté un lieu où la Parole soit annoncée, partagée, vécue dans la mémoire du Christ. Nos engagements, nos projets, nos rencontres ne doivent jamais perdre de vue cet essentiel.
Dieu a besoin de nous pour aimer le monde, pour créer constamment la Terre. Dieu a besoin d’hommes et de femmes et d’enfants au grand vent de l’Esprit, portant sa Parole sur les chemins. Dieu a besoin d’une Église, de communautés chrétiennes qui entendent son appel. Un livre récent a pour titre : L’Évangile sauvera l’Église (Joseph Moingt). Mais pas n’importe laquelle. L’Église qui vit dans le monde et qui doit toujours s’interroger.
En ce dimanche, prenons davantage conscience que notre assemblée dominicale, notre communauté, puisse être un lieu et un temps privilégiés où la parole est annoncée, partagée, vécue, je l’espère, en réponse à l’appel de Jésus. Oui, Effata… Ouvre-toi!