Notre temple à Montréal Communauté chrétienne
Saint-Albert-Le-Grand à Montréal
Page d'acceuilHomélies par homélistes et par dateMembres des comités diversDes activités de la paroisseLa vie liturgique à Saint-AlbertPour vous trouver dans le site

Veillée pascale 2007

7 avril 2007

Ne cherchons pas dans les tombeaux...

Guy Lapointe

Guy Lapointe

Luc 24, 1-12

Ne cherchons pas dans les tombeaux...Depuis tant d’années que nous célébrons ensemble la nuit de Pâques. Jamais comme ce soir, j’ai été autant rejoint par l’étonnement des disciples et de Pierre. En un temps où on tente de nous dire, sans preuves évidentes à l’appui, que des chercheurs auraient trouvé la tombe de Jésus, nous nous reconnaissons peut-être, mais pour des motifs contraires, dans cette réaction de certains disciples aux propos des femmes : « ces propos leur semblèrent délirants et ils ne les croyaient pas… » écrit s. Luc. Il y a effectivement de quoi nous interroger. Dire de quelqu’un qui vient de mourir il y a à peine quelques heures, qu’il est maintenant vivant, qu’il est ressuscité, cela ne va pas de soi. Des siècles plus tard, dire qu’on a retrouvé le tombeau ce Jésus, cela ne nous paraît-il pas incroyable? Et pourtant…

Un cri a traversé la nuit jusqu’à nous : Jésus est ressuscité. Quand des femmes d’abord et des hommes ensuite ont lancé ce cri pour la première fois, il ne s’agissait ni d’un dogme, ni d’une idée. Quelque chose se passait qui avait pour ces personnes des implications concrètes : autrement elles n’auraient pas cru. Quelque chose se passait qui prenait un caractère de provocation. Le Christ est ressuscité; le monde a un avenir…

Encore une fois en cette veillée pascale, nous nous sommes laissés atteindre par cette nouvelle. Cela devrait avoir pour nous aussi des implications concrètes : autrement on ne le croirait pas. Oui, nous l’avons accueilli et proclamé cette nouvelle de la résurrection par le jeu de la lumière, l’écoute de nos vieux récits si bien connus, magnifiquement mis en scène : Dieu a ressuscité Jésus d’entre les morts. Serions-nous naïfs?

Nous sommes de cette lignée de disciples qui croient que la vie surgit de la mort; qui croient que la résurrection de Jésus est cette brèche d’où jaillit la vie. Jésus ne revient pas seulement à la vie; il passe par la mort à une vie entièrement nouvelle sur laquelle la mort n’a plus d’emprise. Il ouvre toutes grandes les portes d’un avenir sans limites. Cela est fécond pour nous, mais pour le monde aussi. N’est-ce pas cela la résurrection?

À la lumière de Pâques et de cette célébration au cours de la nuit, je tente de retrouver les traces où s’annonce l’expression de ma propre foi. Comme l’Évangile, Pâques, notre célébration de Pâques, reste un récit ouvert. C’est à vous, c’est à moi d’écrire le reste de l’histoire.

La résurrection de Jésus nous redit que tous nos espoirs ne sont pas morts. C’est toute l’humanité qui se présente avec ses désirs, ses goûts de vie et de résurrection souvent maltraités, si mal reçus, mais qui n’en continue pas moins. Cela ressemble à une espérance têtue…

Mais la foi ne s’arrête pas là : nous sommes ressuscités avec lui. Mais parfois bien des choses en nous et dans notre existence, résistent à la résurrection. Souvent, on cherche le vivant parmi les morts. Alors, tentons de faire rouler la pierre déposée devant nos tombeaux et qui nous en empêche d’en sortir.

Le tombeau de Jésus est vide, mais les femmes continuent de chercher le cadavre, comme on le fait aujourd’hui et pourquoi pas! Ces femmes représentent notre humanité. Mais je me dis : corps de Jésus retrouvé, tombeau retrouvé ou pas, la résurrection n’est-ce pas de tourner le dos aux tombeaux de toutes les morts qui traverse toutes les morts pour retourner vers les autres, l’élan de vie, l’espérance que rien n’est jamais fini.

Nous sommes des témoins d’une espérance qui concerne la vie. Ressuscités avec le Ressuscité, nous pouvons travailler, là où nous sommes, jeunes et moins jeunes, pour que la société, l’Église, croient en la vie plus qu’en la mort. Que les gens ne cherchent pas la vie dans les tombeaux, mais dans les forces de vivre!

Espérons en la vie. Ne cherchons pas le Vivant dans le tombeau, la résurrection du Christ et la nôtre sont en pleine vie. En cette nuit de Pâques, il m’apparaît important de nous redire que croire n’est pas faire montre de certitudes, mais vivre de confiance. Jésus a réussi sa vie… Cherchons à vivre comme lui. Nous nous le redirons en paroles dans la profession de foi; nous nous le redirons en louange et en gestes dans l’eucharistie. À vous je redis : Il est vivant! Il est ressuscité! Joyeuses Pâques! Alleluia!


Communauté chrétienne Saint-Albert-Le-Grand à Montréal
Accueil Homélies Organisation Événements Célébrations Plan du site En haut