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Fête du Saint-Sacrement  (C)

10 juin 2007

Quelques raisons de célébrer l’Eucharistie dominicale  

Benoît Lacroix

Benoît Lacroix
1 Cor. 11, 23-26
Luc 9, 11-17

                                                                       
Il fut un temps pas si lointain où ce jour s’appelait glorieusement la FETE-DIEU. Cette fête dépassait parfois en importance la célébration de Pâques. La procession de la fête-Dieu supplantait en terme de religion populaire la messe qui l’avait précédée. Il fut un temps pas si lointain encore où le Tabernacle était fermé à clef et y était enfermé  (je cite) « en prison d’amour le Divin prisonnier Jésus ». Il arrivera encore que des dévotions personnelles à l’Hostie fassent oublier l’essentiel de toute assemblée dominicale dite « centre et sommet du culte chrétien ». Soyons charitables. La dévotion eucharistique individuelle correspond parfois à des nobles besoins personnels de méditation, d’adoration et de gratuité.

Mais puisque nous y sommes, pourquoi ne pas profiter de cette célébration du Corps et du Sang du Christ  pour récapituler ce qu’ici chaque dimanche nous célébrons. En tout premier, nous nous rappelons les intentions divines attachées à cette fête; en second lieu, quelques intentions davantage reliées à nos habitudes  de célébrer :

1. En instituant ce repas sacré, Jésus de Nazareth nous assure qu’il agit selon les intentions de Celui qu’Il appelle affectueusement et selon les sensibilités d’époque " mon Père ". Or il s’agit pour ce dernier et selon un dessein éternel, de nous ramener à un évènement fondateur qui remonte aux premières heures de l’aventure humaine : l’Alliance. Ici se trouve le signe de l’Ancienne et de la Nouvelle Alliance, Éternelle Alliance entre ciel et terre, entre lui le Seigneur et nous.

2. Notre Dieu, Ton Dieu, mon Dieu a beau s’appeler bibliquement l’Éternel, le Tout Puissant, le Dieu des Montagnes, il veut COMMUNIER AVEC NOUS.  De tous les êtres de sa création, nous sommes ceux et celles qui sont le plus près de lui, parce que capables d’aimer… et de pardonner. Il souhaite la proximité de sa créature préférée, l’homme, la femme.

3. Dieu souhaite par ce signe d’un repas et du pain que nous fassions ensemble assemblée.
 « Faites-les asseoir… Donnez-leur vous-mêmes à manger ». N’en doutons pas : Dieu veut cette assemblée, tout comme Jésus l’a instituée la veille de sa mort.
 « Faites ceci en mémoire de Moi ».

4. L’Eucharistie suggère en outre, prévoit à cause de Jésus mort et ressuscité, que ce sacrement soit un signe et promesse de vie éternelle : « Le pain que je donnerai c’est ma chair pour que le monde ait la vie.  Qui mange de ce pain vivra pour toujours » (cf Jean  6. 51ss)

5. Enfin s’affirme chaque fois que nous célébrons la présence active de l’Esprit Saint qui en un sens anime, sanctifie nos  célébrations. Quels mystères en une seule célébration! Voilà pour quelques intentions divines directement reliées à nos célébrations eucharistiques.

Rapidement résumons ce que pour nous et entre nous veulent signifier nos assemblées dominicales.

1. Nous voulons chaque fois dire notre gratitude, face à notre Créateur, maître des Temps et de l’Histoire.

2. Chaque eucharistie nous est comme un prétexte pour écouter et chanter la Parole de Dieu. Pas de célébrations valable pour nous sans cette préséance active de la Parole partagée.

3. Ici est l’occasion en or d’un acte de foi personnel et collectif en cette Parole quand le Seigneur lui-même nous assure que ce pain et que ce vin  habités de sa Parole c’est lui, c’est moi, c’est ma vie, c’est mon corps… Souviens-toi. Fais ceci en mémoire de moi!

4. Le rassemblement eucharistique est aussi un heureux prétexte de nous trouver ici ensemble à célébrer, nous retrouver, faire assemblée comme nous le faisons depuis 1960, 1970, et… 2007. Nous y apprenons en même temps la fidélité de nos amitiés.

5. Ici se trouve à notre portée le sens possible de notre vie. Avec le Christ Jésus mort et ressuscité centre du mystère chrétien, nous sommes invités chacun, chacune à offrir aussi nos vies, à nos proches comme à l’humanité pour qu’elle soit sauvée.

6. Enfin est-il nécessaire de la rappeler? Par une mystérieuse synthèse cosmique, voici ensemble réunis et le feu des cierges et la terre et le rocher qui appuie ce temple Saint-Albert. Non, nous ne sommes pas seuls à célébrer l’Eucharistie puisque l’univers s’en mêle! C’est trop vite dit et résumé. D’autres points de vue sont possibles. 

 


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