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La Sainte Famille

30 décembre 2007

Christine Mayr


 

Pourquoi m’avoir invité, moi, à vous parler aujourd’hui? Il y a tant de couples et de familles unis parmi nous, ici même. Ce sont eux qui devraient témoigner. Nous célébrons aujourd’hui la famille, la Sainte Famille :
C’est si beau! Un père, une mère un enfant, beaucoup de visiteurs qui apportent des cadeaux, les anges qui chantent et Dieu lui-même qui veille sur tout ça. Comme c’est beau.
Mais à côté de ce tableau idyllique de la Sainte Famille, à gauche et à droite, je vois, comme l’âne et le bœuf, la réalité (qui est si gauche) et la « Bonne Nouvelle ».
Entre ces deux là, moi, je n’ai que des questions :

Vous voyez : moi, j’ai grandi dans une famille détruit par la guerre. Je n’ai que très peu de mémoires de mon père. À toutes fins pratiques j’ai grandi dans une famille monoparentale. Je me suis mariée avec tant d’idéalisme – mais après un beau début, ma famille s’est avérée dysfonctionnelle et elle a fini dans le divorce, comme tant d’autres. Ce qui m’a surpris, ce à quoi je ne m’attendais pas du tout, c’est que ce divorce était pour moi comme un cadeau du ciel, une libération. Oui, c’est grâce au divorce que l’amour à pu survivre. Tous nos enfants se sont mariés. Je les admire; - pourtant il y a une famille reconstituée parmi eux. Alors, que voulez vous que je vous dise, au sujet de la famille? Moi, qui est si loin de l’idéal.La Sainte Famille
Et si je regarde autour de moi, je vois que ne suis pas seule. La famille n’est plus ce qu’elle avait été. C’est comme si une tornade avait brisé et emporté tout ce qui avait été faible et malade. C’est comme si un tsunami avait détruit et rasé presque tout.
Et pourtant je vois un brin d’espérance dans ce monde d’aujourd’hui :
N’avons nous pas la chance de recommencer – presqu’à zéro?
C’est une espérance angoissante! Cela ne me suffit pas, c’est trop dur.

Regardons plutôt du côté de notre foi pour voir plus clair :
Dieu lui-même a choisi de venir dans ce monde au sein d’une famille. Il y a donc de l’espoir.
Mais quelle famille a-t-il choisi? Un homme et une jeune femme, les deux tout prêt à faire Sa Volonté - et qu’est ce qu’il leur arrive? Dès le début, ce début si bouleversant pour l’un et l’autre, il y a déplacements, fuite, violence, menace de mort même. (Pensons aux enfants tués par Hérode).
Plus tard, malgré leur bonne volonté, Joseph et Marie n’arrivent pas à comprendre leur adolescent – plus tard encore Marie doit voir son fils faire selon ses convictions - et en mourir sur la croix comme un criminel…
Elle, elle reste seule : ni mari, ni fils!
Est-ce là tout notre espoir?

Laissez-moi faire un pas de plus : remontons aux sources, au texte fondateur de la famille :
Au début « Dieu créa l’homme à son image. Homme et femme il les créa » (et cela inclut la créativité et la fertilité des êtres humains, donc la famille) « et Dieu vit que cela était bon! »
Mieux encore : Dieu a crée tout son monde imparfait : Sa création, dès le début, inclut des catastrophes naturelles, la maladie, la mort, le bien et le mal. Il aurait pu faire autrement et ne l’a pas fait. Il nous étonne, Dieu.
Il a créé l’homme et la femme libres, libres de choisir entre le bien et le mal. Il nous a donné le droit et le devoir de construire ce monde avec lui :
de choisir chaque jour et à chaque époque, entre le bien et le mal, entre le connu et l’inconnu. Rien n’y est coulé dans le béton (et même le béton ne dure pas à jamais).
Le modèle de famille de nos ancêtres, volonté de Dieu pour eux, s’est effrité de nos jours.
Et c’est là, j’ose le dire, c’est là notre chance, notre espérance même.
Oui, j’ose le dire avec confiance :
Dieu nous donne le droit, il nous donne le devoir même, de bâtir avec lui ce monde toujours nouveau. À chacun, chacune, selon ses capacités et ses limites, il donne le droit de changer des choses, le droit d’essayer les choses; le droit de se tromper en essayant. Tout peut être bouleversé…
En tout cas, tout est déjà bouleversé, que nous le voulions ou pas.
Saint Paul dit dans une de ses lettres « Essayez tout ce qui est bon gardez le ».

Il n’y a qu’une chose  qu’il ne faut jamais oublier, c’est ce mot du début : «Et Dieu vit que cela était bon. »
Oui, le couple humain, la famille, cela reste bon!
Gardons précieusement ce noyau de notre foi et osons tout le reste dans la confiance profonde que nous sommes crées à l’image de Dieu, et que lui, il est amour, il est vie, et il est toujours avec nous; toujours!

Célébrons ensemble, avec ceux qui sont là, et ceux qui sont loin :
Célébrons ensemble ce qu’il nous a laissé : un repas de famille.


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